Le plan anti-corruption de Wolfowicz sous le feu des critiques

Publié le par Adriana Evangelizt

On voit très bien où Wolfowicz veut en venir et dans quel sens il travaille. Entre Bolton à l'ONU et lui à la Banque Mondiale, on est servi. Que ceux qui l'ont mis là où il est réfléchissent bien à ce qu'ils ont fait.

Banque mondiale : le plan anti-corruption de Paul Wolfovitz

sous le feu des critiques

L'instance dirigeante de la Banque mondiale, le Comité de développement, a commencé, lundi 18 septembre, l'examen d'un vaste plan anticorruption proposé par le président de l'institution internationale, Paul Wolfowitz. Celui-ci, qui fait campagne depuis avril sur le thème de la bonne gouvernance, veut pousser la Banque mondiale à être plus sélective dans l'octroi de prêts à des gouvernements considérés comme corrompus, et à s'assurer que l'argent du contribuable est utilisé à bon escient.

Le plan de l'ancien "faucon" du Pentagone, à la tête de la Banque mondiale depuis quinze mois, suscite déjà les critiques de plusieurs Etats membres, avant même l'ouverture, mardi, à Singapour, de l'assemblée annuelle de l'institution. Ces derniers mois, la Banque mondiale a déjà gelé plusieurs programmes d'aide, notamment au Congo et à l'Inde, arguant de risques de détournement.

"RESTER ENGAGÉ"

"La nouvelle stratégie de la Banque mondiale sur la bonne gouvernance et la lutte contre la corruption ne devrait pas mettre en danger la mission principale de la Banque, à savoir la réduction de la pauvreté", a souligné devant les vingt-quatre membres du Comité de développement le ministre des finances sud-africain, Trevor Manuel, résumant ainsi l'opinion de bon nombre de pays.

La proposition de geler des aides a provoqué des critiques tant de la part des pays riches que des pays en développement. Le ministre de l'économie et des finances français, Thierry Breton, a averti que si la Banque mondiale voulait avoir un véritable impact sur la gouvernance des pays considérés comme corrompus,"elle doit rester engagée". La ministre du développement néerlandaise, Agnes Van Ardenne, a elle mis en garde contre le danger de décisions arbitraires :"L'évaluation devrait être faite sur la base de critères clairs, transparents et objectifs, et non sur la base de simples impressions", a-t-elle déclaré.

Pour le ministre des finances chinois, Jin Renqing, dont le pays est régulièrement épinglé en matière de corruption, la Banque mondiale devrait se garder de "politiser" ses activités et de s'ingérer dans les affaires intérieures des pays.

HAUSSE DE 9 % DES AIDES

Paul Wolfovitz s'est défendu à de nombreuses reprises ces derniers jours de vouloir réduire le flux des aides. "Certains croient que quand on parle de bonne gouvernance, cela devient une excuse pour ne plus prêter d'argent", a-t-il souligné. "Il ne s'agit pas de réduire les prêts, il ne s'agit pas de se désengager de régions où il y a des problèmes", s'est-il défendu, rappelant que les aides débloquées affichaient une hausse de 9 %.

Conciliant mais prudent, le communiqué final du Comité de développement insiste sur "l'importance de la surveillance par le conseil d'administration [de la Banque mondiale] de cette stratégie lorsqu'elle sera développée et mise en œuvre".

Sources : Le Monde

Posté par Adriana Evangelizt

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