Saddam Hussein accuse les kurdes

Publié le par Adriana Evangelizt

Hussein accuse les témoins kurdes de nuire à l'unité nationale

par Xavier Baron


Saddam Hussein a accusé mardi les témoins dans son procès pour génocide contre les Kurdes, de menacer l'unité de l'Irak en décrivant les sévices dont ils ont souffert dans les prisons de l'ancien régime.

«Nous sommes un peuple uni. Quand des témoins disent qu'ils ont été attaqués parce qu'ils étaient kurdes, cela va créer la désunion au sein de notre peuple uni», a ajouté l'ancien président, présent dans la salle d'audience avec ses six co-accusés.

«Les sionistes vont être les seuls à bénéficier des divisions entre Irakiens», a-t-il ajouté.

Après avoir écouté quatre témoins décrire dans quelles conditions ils ont vécu la destruction de leurs villages et les mois de prison qui ont suivi, le tribunal a ajourné ses travaux à mercredi matin.

Les sept accusés sont jugés pour avoir ordonné et mis en oeuvre les campagnes militaires d'Anfal (1987-1988), dans le Kurdistan irakien, qui ont fait plus de 180.000 morts, selon l'accusation. Tous risquent la peine de mort.

Ils affirment que l'opération Anfal, qui s'est déroulée alors que l'Irak était en guerre contre l'Iran, constituait une campagne militaire légitime contre une guérilla séparatiste qui s'était rangée du côté iranien.

Le premier témoin, Moutalib Mohamed Salmane, 78 ans, a raconté comment il avait dû fuir son village pendant les attaques militaires de 1988, avant d'être arrêté par l'armée irakienne et envoyé vers la prison de Nougrat Salam, dans le désert du sud de l'Irak.

«On manquait d'eau et de nourriture, et la santé des prisonniers ne cessait de se détériorer. Nous comptions une trentaine de morts par jour chez les détenus», a-t-il affirmé, en décrivant certains des sévices que le chef de la prison, Hajaj, infligeait aux détenus.

Un autre témoin, Baba Abdallah Rassol, a décrit l'agonie de sa famille dans la prison de Nougrat Salam, notamment lorsque son fils âgé de 25 jours ne cessait de pleurer de faim «ennuyant tout le monde avec ses cris». Il a alors été convoqué avec son fils dans le bureau de Hajaj «qui nous a frappés avec un câble. Mon fils est ensuite mort de faim», a-t-il dit.

Saddam Hussein a alors demandé si le témoin avait ramené dans son village les membres de sa famille morts à Nougrat Salam. Baba Rassol a répondu qu'il n'en avait pas les moyens, mais le procureur Mounkith al-Faroun est intervenu également pour dire que «personne ne pouvait faire cela à cette époque. Il n'y avait pas de véritable État à cette époque, mais plutôt un État de policiers et d'espions».

Saddam Hussein a alors répliqué que lorsqu'il gouvernait, l'Irak disposait «d'un véritable État. On ne trouvait pas des cadavres décapités tous les jours dans les rues», a-t-il lancé en référence aux violences actuelles en Irak.

Les avocats de la défense boycottent le procès pour protester contre la nomination en septembre d'un nouveau juge.

Toutefois, Sultan Hachem al-Tai, ministre de la Défense sous Saddam Hussein, a demandé au président de la cour qu'il soit assisté de son avocat. «Nous avons parlé à nos avocats et ils sont prêts à assister» aux débats, a dit cet accusé. Sa requête a été acceptée.

Cette seizième journée d'audience s'est déroulée au lendemain d'un nouvel assassinat de parent proche de l'un des magistrats. Il s'agit cette fois-ci du frère du procureur général.

Saddam Hussein et Hassan al-Majid, surnommé Ali le chimique pour son rôle dans les bombardements chimiques des zones civiles, sont accusés de génocide. Tous les sept accusés sont poursuivis pour crime de guerre et crime contre l'humanité contre les Kurdes pour avoir ordonné et exécuté les campagnes d'Anfal.



Sources : Cyberpresse

Posté par Adriana Evangelizt

Publié dans Kurdes

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