Robert fGates, un ancien directeur de la CIA controversé

Publié le par Adriana Evangelizt

Apparemment, le remplaçant de Rumsfeld n'est pas non plus blanc comme neige. Un ancien de la CIA plutôt controversé traînant quelques casseroles, notamment du côté de l'Iran...

Un ancien directeur de la CIA controversé

par Laurent Zecchini

C'est une coïncidence historique qui ne sera pas forcément goûtée par l'intéressé : Robert Gates succède à Donald Rumsfeld à la tête du secrétariat à la défense au moment où le sandiniste Daniel Ortega retrouve la présidence du Nicaragua... En 1991, la confirmation de M. Gates, historien de formation, à la direction de la CIA avait donné lieu au processus le plus long et le plus controversé jamais imposé à un candidat à la tête de la principale agence de renseignement américaine : il avait été accusé d'avoir joué un rôle essentiel dans le scandale de l'Irangate - le détournement, au profit de la "contra" nicaraguayenne hostile au président Ortega, de fonds provenant de ventes secrètes d'armes à l'Iran.

M. Gates, qui avait été sévèrement critiqué pour son manque de "souvenirs" dans cette affaire, avait reconnu des erreurs.


Ce n'était pas la première fois que cet "autodidacte" (il était entré comme simple analyste à la CIA, en 1966) briguait la direction de l'agence de Langley : le président Ronald Reagan l'avait choisi pour ce poste en 1987, pour succéder à William Casey, mais il avait dû se retirer devant l'hostilité du Sénat, déjà pour cause d'Irangate.


En 1991, une autre affaire avait retardé sa confirmation : de nombreux témoignages l'avaient accusé d'être le responsable des rapports internes de la CIA tronqués et réécrits avec l'objectif de donner de l'URSS l'image la plus négative qui soit, afin de justifier la politique du président Reagan. Sous la houlette de Robert Gates (il a notamment été en charge de la division des analyses, puis directeur adjoint de la CIA de 1986 à 1988), les rapports internes de l'époque, soulignant un danger soviétique en Iran, suggéraient de vendre des armes à la République islamique, alors en guerre contre l'Irak, afin de renforcer un prétendu camp "modéré" à Téhéran.


Autant dire que M. Gates, qui est âgé de 63 ans, n'est pas une "colombe", même si, par rapport aux néoconservateurs dont l'influence a été renforcée par le président George Bush, il bénéficie d'une réputation d'homme pragmatique et prudent. Ayant servi vingt-sept ans à la CIA, il est assez normal que le nom de M. Gates ait été cité dans les nombreuses controverses qui ont émaillé l'histoire de la centrale de renseignement. Il a ainsi été éclaboussé en 1994, lorsque le chef de la CIA de l'époque, James Woolsey, avait dû démissionner en raison de l'affaire de l'agent double Aldrich Ames, dont la trahison au profit de l'ex-URSS avait coûté la vie à plusieurs agents soviétiques travaillant pour les Etats-Unis.


Ce passé n'a cependant pas terni la réputation de M. Gates, dont la nomination devrait être approuvée par le Congrès.


"Le secrétaire à la défense doit être un homme de vision qui perçoit les menaces à l'horizon et sait préparer la nation à y faire face. Bob Gates est cet homme", a assuré le chef de la Maison Blanche. M. Bush faisait peut-être référence aux propos que le nouveau secrétaire à la défense avait tenu, en avril 2003, à propos des attentats du 11 septembre : "Nous étions plusieurs à dire, depuis le milieu des années 1990, que des terroristes allaient très vraisemblablement utiliser des armes de destruction massive
sur le sol des Etats-Unis, et qu'il fallait nous y préparer."


Une sortie du conflit irakien "en douceur", telle est la mission confiée à M. Gates. L'intéressé s'y est préparé en travaillant depuis six mois au sein de la commission indépendante d'études sur l'Irak présidée par l'ancien secrétaire d'Etat James Baker. C'est un homme qu'il a connu il y longtemps, comme l'actuel chef de la diplomatie américaine Condoleezza Rice, lorsqu'il travaillait avec eux au Conseil national de la sécurité, où Robert Gates a servi comme conseiller adjoint, sous George Bush père.

 

Sources : Le Monde

Posté par Adriana Evangelizt

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