La Russie accorde sa préférence à l'Orient

Publié le par Adriana Evangelizt

En lisant cet article, on peut comprendre que Vladimir Poutine est -quelque part- en train de devenir le leader des pays qui n'ont pas -hélas- droit à la parole avec les Etats-Unis. On sent bien que pour le Président Russe, cette situation unilatérale américaine ne peut plus durer. Il fait entendre sa voix et il a raison. Il est vraiment dommage qu'il se traîne cette casserole de Tchétchénie car c'est vraiment un grand président.

La Russie accorde sa préférence à l'Orient

 en politique étrangère

 (expert russe)

MOSCOU, 14 février - RIA Novosti. Les visites du président russe en Inde et au Proche-Orient, ainsi que les nouvelles tendances esquissées à la conférence sur la sécurité de Munich attestent que dans sa politique extérieure, la Russie se tourne de plus en plus vers l'Orient, a déclaré le colonel général Léonid Ivachov, premier vice-président de l'Académie des problèmes géopolitiques.

"Cette visite s'inscrit dans le triangle New-Delhi - Munich - Proche-Orient", a-t-il constaté lors de la conférence de presse tenue à RIA Novosti à l'issue de la tournée proche-orientale du président russe.

Selon lui, "c'est à l'intérieur de ce triangle que la Russie opère un tournant dans sa politique extérieure".

"Les résultats prometteurs de la visite de Vladimir Poutine en Inde et l'intensification de nos relations avec la Chine et plus généralement avec l'Asie de l'Est attestent que la Russie se tourne vers l'Orient", estime le général. Il a rappelé que peu avant la tournée proche-orientale de M. Poutine, le secrétaire du Conseil de sécurité russe, Igor Ivanov, avait eu des négociations fructueuses à Téhéran.

La visite du président russe au Proche-Orient a été précédée de la conférence de Munich où il a porté une appréciation sévère sur la situation dans le monde et a violemment critiqué la politique des Etats-Unis. "Poutine a rejeté la stratégie américaine basée sur la force et a montré que les Etats-Unis cherchaient à détruire l'espace juridique international qui s'était formé après la Seconde guerre mondiale", a souligné M. Ivachov.

Ayant exposé à Munich sa vision de la sécurité internationale, Poutine est allé au Proche-Orient, dans des pays traditionnellement considérés comme faisant partie de la sphère d'influence ou, plus précisément, de la sphère de contrôle des Etats-Unis", a constaté l'expert russe.

Cela signifie que la Russie change de place dans la politique mondiale. "Elle surmonte sa subordination vis-à-vis des Etats-Unis et de l'Europe et se met à jouer activement un rôle indépendant", a-t-il indiqué.

Selon M. Ivachov, l'année 2006 a été marquée par des modifications survenues dans la configuration des forces mondiales et par l'émergence d'un second pôle. Ce pôle s'est nettement manifesté à Cuba, pendant la 14e conférence des pays non-alignés qui a réuni les dirigeants de 114 Etats.

"Tout en rejetant la politique américaine en matière de sécurité internationale, les participants à la conférence ont, en fait, condamné les actes de brigandage perpétrés par les Etats-Unis dans l'arène internationale", a déclaré M. Ivachov.

Il a fait savoir que ce pôle n'avait pas de leader universellement reconnu. "Le discours de Poutine à Munich et ses récentes visites montrent que la Russie envisage de prendre la tête de cette nouvelle formation", a-t-il souligné.

La Russie s'efforce d'éloigner le monde de la catastrophe. Sur ce plan, le discours de Poutine à Munich est diamétralement opposé à celui de Churchill à Fulton qui a déclenché la "guerre froide" et a provoqué une aggravation de la situation internationale.

Resserrant ses liens avec les pays du Proche-Orient, la Russie s'engage dans la zone d'influence américaine. "Cependant, le potentiel de la Russie au Proche-Orient est beaucoup plus élevé que celui des Etats-Unis, de la Grande-Bretagne et de l'OTAN", a constaté l'expert, avant d'ajouter que la Russie entretient des relations égales et constructives avec toutes les forces politiques et religieuses de la région.

"Il n'en reste pas moins que la Russie peut jouer un rôle de médiation dans tous les conflits qui persistent au Proche-Orient: en Irak, en Palestine et dans d'autres points chauds", a indiqué M. Ivachov.

Selon lui, les responsables américains comprennent parfaitement qu'ils sont en train de subir un échec sur le plan géopolitique. "Cela ne concerne pas que le Proche-Orient. Voyez la situation en Amérique latine. Même en Europe, l'attitude à l'égard des Etats-Unis n'est pas la même partout", a-t-il souligné.

"Certes, les dirigeants américains vont modifier leur mode d'action dans l'arène internationale compte tenu de leur expérience négative. Mais leur objectif stratégique - la domination mondiale - restera inchangé", a ajouté M. Ivachov.

"Leurs tentatives d'exercer une pression militaire sur la Russie se poursuivront, elles aussi. Quant à la composante politique de nos relations, ils se mettront à nous proposer des initiatives insignifiantes pour faire croire à l'opinion publique qu'ils sont prêts à dynamiser nos échanges", a déclaré en conclusion l'expert russe.

Sources Ria Novosti

Posté par Adriana Evangelizt

Publié dans Poutine Bush

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article