ABM contre programme nucléaire iranien : l'échange proposé à Moscou par Washington

Publié le par Adriana Evangelizt

ABM contre programme nucléaire iranien:

l'échange proposé à Moscou par Washington

(Vremia novosteï)

MOSCOU, 19 octobre - RIA Novosti. Washington a laissé entendre, par la bouche de Daniel Fried, sous-secrétaire d'Etat américain pour l'Europe et l'Eurasie, qu'il était disposé à prêter l'oreille aux préoccupations de Moscou et à renoncer au déploiement d'éléments de son bouclier antimissile en Europe de l'Est, note vendredi le journal Vremia novosteï.

Mais d'abord, la Russie doit obtenir de l'Iran la suspension de son programme nucléaire.

Jeudi, lors de sa traditionnelle séance de questions-réponses en direct, Vladimir Poutine a déclaré: "Les récents contacts avec nos collègues américains attestent du fait qu'ils réfléchissent effectivement sur nos propositions et qu'ils essayent de lever nos préoccupations". Par ailleurs, "nous prendrons des mesures de rétorsion qui garantiront à coup sûr la sécurité des citoyens de la Russie" si la décision sur l'ABM est adoptée sans tenir compte de l'opinion de la Russie, a-t-il tout de suite rappelé.

Les gestes de conciliation de la part des Etats-Unis sont dus à la position ferme de la Russie, estime Nikolaï Zlobine, directeur des programmes russes et asiatiques du Center for Defense Information de Washington. "Les Américains ont été terriblement surpris par la réaction russe à leurs projets de déploiement du bouclier antimissile et par les déclarations de Moscou affirmant que ce système est dirigé contre la Russie", a indiqué l'expert, avant d'ajouter que les Etats-Unis se rendaient tout de même compte qu'il ne fallait pas vexer Poutine ni le mettre au pied du mur, et s'étaient mis à chercher des solutions de compromis.

Une certaine proposition transmise par le président Poutine au leader spirituel de l'Iran, l'ayatollah Ali Khamenei, au cours de son voyage à Téhéran, pourrait être à l'origine des récentes initiatives avancées par Washington. Ali Larijani, secrétaire du Conseil suprême de sécurité nationale iranien, a évoqué l'existence d'une telle proposition poutinienne: "Parmi les questions qu'il [Poutine] a soulevées, je peux citer sa vision du problème nucléaire. Nous sommes en train d'examiner ses idées là-dessus". Vladimir Poutine a peut-être fait aux Iraniens une proposition qu'ils ne pourront pas rejeter, et les Américains devinent sans doute de quoi il s'agit.

La question est maintenant de savoir quelle sera la réaction des dirigeants iraniens. Lioudmila Koulaguina, spécialiste de l'Iran à l'Institut d'études orientales de l'Académie russe des sciences, suppose que c'est l'aspiration à conjurer une guerre contre les Etats-Unis qui serait aujourd'hui la force motrice de la diplomatie iranienne.

D'après Nina Mamedova, chercheuse à l'Institut d'études orientales, l'essentiel pour l'Iran est d'empêcher que son droit à développer des activités nucléaires ne soit remis en question et de faire en sorte que ce droit lui soit reconnu. Les dernières publications dans la presse iranienne et les déclarations des personnalités officielles témoignent que le pays a décidé de ne pas trop ressasser le thème de son programme nucléaire.

Sources Ria Novosti

Posté par Adriana Evangelizt

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