2 - Ogives nucléaires disparues : une trahison au plus haut niveau

Publié le par Adriana Evangelizt

Ogives nucléaires disparues : une trahison au plus haut niveau


par Mahdi Darius Nazemroaya

Ses articles

2ème partie

1ère partie

 

Blâmes, remplacements et mutations dans la chaîne de commandement de l’US Air Force
 

 

Des officiers supérieurs, dont trois colonels et un lieutenant-colonel, sont parmi les soixante-dix personnes qui auraient fait l’objet de sanctions disciplinaires pour négligence et pour avoir permis à un bombardier Stratofortress B-52H de survoler les États-Unis en transportant six missiles de croisière nucléaires armés, qui n’auraient jamais dû être fixés sous ses ailes. [23] 

Selon le Military Times, George W. Bush Jr. aurait été rapidement informé. Il s’agit d’une procédure rigide, qui illustre l’importance des autorisations nécessaires pour manipuler les armes nucléaires. Cela fait partie d’un processus à double sens en ce qui concerne l’autorisation de la Maison Blanche.

Le colonel Bruce Emig, commandant du 5ème Escadron de Munitions et du 5ème Escadron de Bombardement, a été remplacé ainsi que plusieurs autres officiers supérieurs. Cela sous-entend que la chaîne de commandement de l’US Air Force était directement impliquée dans cet événement. Selon des sources militaires américaines, aucun de ces officiers supérieurs n’a été autorisé à prendre la parole ou à faire des déclarations. Ces officiers recevront-ils de grosses primes de départ ? Ont-ils été mutés ?

De manière plus générale, la nature des blâmes visant des officiers supérieurs impliqués n’a pas été entièrement divulguée.

Le « souvenir » de l’incident est en train d’être effacé grâce à la réorganisation des rangs et à une purge dans la base de Minot. La réorganisation de la chaîne de commandement, ainsi que les morts mystérieuses des membres du personnel qui auraient pu être impliqués dans l’incident, soulèvent une vaste série de questions.
 

Plusieurs problèmes importants concernant les officiers supérieurs de la chaîne de commandement de Minot seront traités dans le présent article. Une fois de plus, les questions les plus importantes concernant les armes nucléaires disparues sont : qui a donné les ordres et le mandat pour l’opération et quels étaient les objectifs tacites du chargement des missiles nucléaires armés ?
 

 

Autres décès mystérieux : l’incident des armes nucléaires « disparues » est-il relié aux plans de guerre US dirigés contre l’Iran ? 

 


Charles D. Riechers

 

Un officier de l’US Air Force, Charles D. Riechers, a été retrouvé mort le 14 octobre 2007. [24] Riechers était en retraite de l’armée de l’air et maître navigateur spécialisé dans la guerre électronique. Il était membre du Senior Executive Service de l’US Air Force et il était le principal député secrétaire-assistant de la Force aérienne pour les Acquisitions et la Gestion. Une description de ses fonctions comprend « la fourniture de conseils d’expert et de recommandations pour les politiques d’achat et d’acquisition, ainsi que la formulation, la vérification et l’exécution des plans, des programmes et des politiques relatifs à l’organisation, à la fonction, à l’exploitation et à l’amélioration du système d’acquisition de la Force aérienne.

Il s’est apparemment suicidé en laissant tourner le moteur de sa voiture à l’intérieur de son garage dans une banlieue en Virginie. Le Washington Post a fait le lien entre la mort de Charles D. Riechers et son implication dans des activités frauduleuses et des détournements de fonds. [25] Le Washington Post a rapporté que l’Air Force avait demandé à une entreprise sous contrat de la Défense, le Commonwealth Research Institute (C.R.I.), de lui donner un travail avec des attributions inconnues pendant qu’il attendait l’habilitation officielle de sa montée en grade au Pentagone. Riechers est cité pour avoir dit : « Je n’ai rien fait pour le C.R.I. » et « je reçois [toujours] un chèque de paye d’eux. » La question, bien sûr, est de savoir si une entreprise sous contrat pouvait s’attendre en retour à des faveurs suite à son affectation au Pentagone en janvier dernier. [26] Une mystérieuse lettre de suicide exprimant la honte a par la suite été signalée ; la lettre serait celle d’un homme qui avait déjà admis sans honte qu’il recevait de l’argent à ne rien faire. C’était connu du Sénat des États-Unis, qui avait approuvé sa promotion.

Dans un article de la Pravda, les analystes du renseignement de Russie affirment que le suicide de Charles D. Riechers était une dissimulation et qu’il avait été assassiné en raison de son implication dans l’affaire controversée du transport aérien d’armes nucléaires sur le continent des États-Unis.

D’après la Pravda, « les analystes du renseignement de Russie rapportent que des « chefs de guerre » des États-Unis ont « suicidé » [sic] l’un des hauts fonctionnaires de l’US Air Force, Charles D. Riechers. Un fossé grandissant se creusait entre les « chefs de guerre » des États-Unis et leurs responsables militaires de haut rang au sujet d’une attaque nucléaire contre l’Iran, et que la situation confinait à la guerre ouverte. » [27]

Selon le reportage de la Pravda, l’incident était lié à une opération de contrebande visant à subtiliser des armes nucléaires à l’US Army, dans le cadre du déclenchement d’une guerre contre l’Iran.

Le Commonwealth Research Institute, organisation à but non-lucratif, est une filiale de Concurrent Technologies, enregistré auprès du fisc comme un organisme de charité exonéré d’impôt, dirigé par Daniel Richard DeVos. DeVos est également associé à John P. Murtha, qui a fait l’objet d’une enquête du FBI pour ses relations avec l’Arabie Saoudite.

Certes, les liens du Commonwealth Research Institute, un organisme à but non-lucratif qui travaille pour le Pentagone, sont discutables et l’organisation pourrait être une couverture pour des opérations internes qui permettent de contourner la hiérarchie militaire. L’affaire semble faire partie d’une opération interne qu’on dissimulerait à la plupart des militaires US, mais dans quel but ? 

 

Le 7 septembre 2007, soit plus d’un mois avant la mort de Riechers, le général Russell Elliot Dougherty, officier à la retraite, trouvait la mort à son domicile de Falcon Landing, une communauté de militaires retraités située à Potomac Falls, à Arlington en Virginie. [28] Le général Dougherty était jadis l’un des plus hauts responsables de l’arsenal nucléaire de l’US Army, ainsi qu’un ancien commandant du Strategic Air Command (NDT : unité chargée de la sécurité aérienne des USA) et directeur de l’État-Major Interarmées de Planification des Objectifs Stratégiques, chargé – entre autres –d’identifier des cibles nucléaires à travers le monde. À Minot, il y avait à côté de sa nécrologie une note de service sur le suicide détaillant au personnel les signes avant-coureurs des tentatives de suicide. [29]

 

 

 


Russell Elliot Dougherty

 

 

 

Au cours de sa carrière militaire dans l’US Air Force, Russell Dougherty était chargé des questions relatives à la Destruction Mutuelle Assurée (MAD en anglais), de l’éventail complet des aspects de la prédominance, de la façon de vaincre l’ennemi et d’éviter la guerre nucléaire, des usages alternatifs de l’armement nucléaire, de la prééminence nucléaire des États-Unis, et de la prise en compte des effets du vent et des conditions météorologiques - imprévisibles par nature - dans l’utilisation des armes nucléaires.

Le fait que les ogives nucléaires aient été installées sur des missiles de croisière pourrait signifier que quelqu’un a voulu dérober les armes en une seule fois ou les utiliser tout de suite.

Avant l’incident des missiles nucléaires perdus, les aviateurs de la base de Minot ont rencontré le Président et le chef d’état-major de l’US Air Force

Plusieurs officiers commandants à Minot ont été récemment nommés, en juin 2007. Cela faisait sans doute partie des procédures habituelles, mais le timing ne doit pas être ignoré pour autant.

 

 

Juste avant l’incident, le colonel Robert D. Critchlow a été transféré du Pentagone à Minot, et nommé commandant du 91ème Groupe d’Opérations, une unité de missileer (avions lance-missiles air-air) et de soutien opérationnel de la 91ème Escadre de Bombardement. À Washington, il était impliqué dans la recherche pour le Service de Recherche du Congrès, et fut assigné par la suite à la Riposte Nucléaire et à la Défense de la Nation de l’US Air Force (Air Force Nuclear Response and Homeland Defence).

Le colonel Myron L. Freeman a été transféré du Japon à Minot en juin 2007. Il a été nommé commandant du 91ème Groupe des Forces de Sécurité, chargé d’assurer la sécurité de l’arsenal nucléaire à Minot.

Le colonel Gregory S. Tims a également été nommé commandant adjoint, ou vice-commandant, de la 91ème Escadre de Bombardement en juin 2007. Toutefois, le colonel Tims avait été transféré de Californie à Minot près d’un an auparavant.

L’un des plus anciens sous-officiers, le sergent-chef maître Mark R. Clark, a également été transféré du Nebraska à la base de Minot en juillet 2007.

Le colonel Roosevelt Allen a également été transféré de Washington à Minot, pour devenir le commandant du 5ème Groupe Médical.

Le colonel Bruce Emig, aujourd’hui ancien commandant de la 5ème Escadre de Bombardement, a également été transféré de la base Ellsworth, dans le Dakota du Sud, à la base de Minot en juin 2007. Le colonel Emig était également commandant de la base de Minot.

La colonel Cynthia M. Lundell, aujourd’hui ancien commandant du 5ème Groupe de Maintenance, l’unité responsable du chargement et du déchargement des armes sur les Stratofortresses B-52H, avait également été récemment transférée d’un poste de l’OTAN en Europe de l’Ouest en juin 2007. Ces nominations étaient-elles temporaires ou étaient-elles liées aux six missiles nucléaires « perdus » ?

Avant l’incident des missiles « perdus », les aviateurs de la base de Minot ont rencontré le Président et le chef d’État-major de l’US Air Force.

 

Le 15 juin 2007, George W. Bush Jr. a rencontré les officiers supérieurs de la base de l’US Air Force de Minot à la base McConnell de l’US Air Force de Wichita au Kansas, au cours d’une visite aux installations des Systèmes de Défense Intégrés de Boeing. Parmi eux se trouvait le major Daniel Giacomazza du 5ème Escadron du Soutien Opérationnel.

Le sénateur Patrick Roberts du Kansas était également présent. Selon des informations d’Associated Press, « pendant qu’il présidait le Comité sur le renseignement du Sénat de 2002 à 2007, [le sénateur] Roberts faisait obstruction à toute tentative d’enquête, de la manipulation du renseignement dans la course à la guerre en Iraq, aux écoutes électroniques sans mandat du président Bush, en passant par les allégations d’usage de torture par la CIA. » [30] Le même rapport indique également que le président des États-Unis est allé à Wichita pour une collecte de fonds destinée à la campagne du sénateur Roberts, et qu’il s’est arrêté à la nouvelle Maison des Jeunes pour couvrir ses frais de voyage pour Wichita dans l’avion présidentiel, Air Force One.

Des sources militaires ont indiqué qu’une Stratofortress B-52H s’est rendue à Wichita afin que les ingénieurs de Boeing puissent l’examiner afin d’y apporter des modifications destinées à un nouveau programme militaire. [31] Rien n’a été rapporté concernant les rencontres privées entre le président Bush Jr. ou les membres de l’équipe présidentielle, et le personnel de Minot. Cependant, des articles ont été produits sur les rencontres entre les familles des militaires et le président des États-Unis dans son bureau d’Air Force One.

Le général Moseley, chef d’état-major de l’US Air Force, avait déjà visité la base de Minot les 14 et 15 mars 2007, soit peu de temps avant que les militaires de Minot ne se rendent à Wichita. [32] Si une mission secrète était en cours de préparation, ces événements pourraient avoir joué un rôle dans la phase de recrutement pour une importante opération spéciale interne. Après leur recrutement, les militaires de Minot pourraient avoir rencontré symboliquement le général Moseley ou des officiels de la Maison Blanche, pour qu’il soit entendu que la mission était entérinée par les plus hautes instances des États-Unis.

Les ordres devaient provenir du sommet : la trahison du haut commandement
 

Les ordres devaient provenir du sommet. Cette opération n’aurait pas été possible sans la participation de plusieurs individus en poste dans les échelons les plus élevés de la hiérarchie de l’US Air Force et du Pentagone.

 

 

La seule façon de court-circuiter ces chaînes de commandement distinctes est « d’être au-dessus d’elles » (au sommet), et d’avoir la possibilité de superviser directement l’exécution des ordres.

Ces ordres auraient alors été communiqués dans aux niveaux inférieurs de la chaîne de commandement de l’US Air Force, afin de donner l’apparence d’une soi-disant « supervision ». Une autre possibilité serait l’existence d’« une chaîne de commandement alternative », mais cela nécessiterait également quelqu’un dans les échelons supérieurs pour tout organiser et superviser.

Le poste donné à Riechers avait une motivation politique, compte tenu de son expérience dans l’US Air Force. Riechers avait occupé un poste de responsabilité aux activités de soutien opérationnel spécial de l’US Air Force, chose qu’il avait en commun avec Russell Dougherty, l’ancien commandant du Strategic Air Command. Il aurait été l’un des individus les mieux adaptés pour faire des arrangements dans le cas d’une structure de commandement alternative pour une opération secrète nucléaire. En outre, il avait déjà un dossier de corruption pour sa liaison avec le Commonwealth Research Institute. L’éventuelle implication des météorologistes et des opérateurs spéciaux de l’US Air Force soulève de nombreuses questions, comme par exemple quel était exactement l’objectif de la disparition de ces armes nucléaires ? [33]

L’enquête

 

L’US Air Force a publiquement déclaré avoir fait une « erreur », ce qui est très rare et presque sans précédent pour une organisation militaire qui tente constamment d’assurer le peuple états-unien de sa sécurité.

Toutefois, le fait que soixante-dix membres - ou davantage - du personnel militaire aient été punis pour la « perte » des armes nucléaires ne signifie pas que les officiers supérieurs, responsables d’avoir mené l’opération spéciale, seront identifiés et punis.

Bien au contraire, l’enquête pourrait en fait donner lieu au camouflage de la chaîne de commandement, les militaires de grade inférieur étant accusés et passés en cour martiale dans la perspective ultime de protéger les hauts gradés coupables d’un acte de trahison.

La série de décès mentionnée plus haut peut n’avoir aucun rapport avec le vol du bombardier de Minot à Barksdale, mais les problèmes de commandement, de contrôle et d’autorisation ne peuvent être ignorés. Le peuple états-unien a déjà vécu un cas de trahison qui impliquait les plus hautes instances du gouvernement, et très probablement les bureaux du Président et du Vice-Président.

Une fois de plus, le processus du « C2 » implique le Bureau du Président, le commandant en chef des armées. Il s’agit d’une voie hiérarchique solide, sans laquelle les armes nucléaires n’auraient pu être déployées ou armées comme elles le furent à la base de Minot. C’est cet élément de la chaîne de commandement qui constitue le fondement de l’autorité par laquelle le « contrôle absolu des armes nucléaires » est maintenu « à chaque instant. »

Avec le temps, il est possible que d’autres militaires révèlent des informations supplémentaires.

Toutefois, il s’est produit entre temps un dégraissage du personnel militaire de la base de Minot, qui a commencé à être dispersé et muté dans d’autres endroits. 

Si en raison de leur loyauté envers leur pays, les États-Unis d’Amérique, ils se présentent et dévoilent ce qui s’est passé, ils devront être salués avec tous les honneurs et par tous. Comme l’a dit George Orwell, « dans une ère de tromperie universelle, dire la vérité devient un acte révolutionnaire. » Et en vérité, nous vivons bien dans une époque de mensonges.

Le fait que des officiers de l’US Air Force se soient fait connaître et aient rapporté cet incident est contraire aux procédures, aux règlements et aux lois de l’US Army. Cette dernière ne communique jamais aucune information qui risquerait de nuire à sa réputation. Aucune information relative aux armes nucléaires ne peut être dévoilée sans consultation et aval préalables de la Maison Blanche.

Les armes nucléaires ont été armées et déplacées délibérément. Les ordres provenaient obligatoirement des échelons les plus élevés du gouvernement des États-Unis. 

À quoi exactement étaient-elles destinées ? Font-elles partie d’un projet de guerre ou de quelque chose d’autre ?

Bush menace l’Iran avec des armes nucléaires

 

Les événements internationaux et les manœuvres de guerre qui ont eu lieu juste après l’incident des armes nucléaires « perdues » ne font qu’ajouter à la confusion de cette affaire. Ajoutons à cela les menaces continuelles du président d’attaquer l’Iran avec des armes nucléaires et les avertissements répétés du vice-président Cheney sur une soi-disant deuxième attaque terroriste de grande envergure contre les États-Unis, qui serait en préparation avec le soutien de l’Iran.

Aux États-Unis, les exercices militaires Vigilant Shield 2008 (Bouclier Vigilant 2008,  tenus en septembre 2007) et l’exercice de contre-terrorisme TOPOFF, ont envisagé une forme d’attaque terroriste nucléaire sur le sol des États-Unis. Le rôle de la Russie et de la Chine a également été pris en compte. Ce dernier serait « un scénario probable » où, après une attaque états-unienne contre l’Iran, la Russie et la Chine décideraient d’intervenir. [34] Dans les exercices militaires Vigilant Shield 2007, tenus en 2006, la possibilité d’une guerre nucléaire avec les alliés de l’Iran, la Russie et la Chine, avait été envisagée dans le scénario.

Le Kremlin a réagi en organisant ses propres exercices militaires. [35]

Aux déclarations de la Russie avertissant qu’une guerre contre l’Iran parrainée par les États-Unis pourrait aboutir à une escalade vers la Troisième Guerre mondiale, George W. Bush Jr. a répondu par une menace non-voilée de déclencher cette Troisième Guerre mondiale.

Les six têtes nucléaires n’étaient pas destinées à être utilisées contre l’Iran. C’est évident car si elles l’étaient, elles auraient alors été déployées par la voie des procédures habituelles, sans qu’il soit nécessaire de cacher quelque chose. De plus, des armes nucléaires sont déjà prêtes et armées sur le terrain, en Europe et au Moyen-Orient, pour toute mission éventuelle au Moyen-Orient. Cet  incident cachait quelque chose d’autre.

Il est également intéressant de noter que les Israéliens ont lancé une attaque sur une prétendue installation nucléaire syrienne. Tel Aviv et la Maison Blanche affirment que cette installation a été construite avec l’aide de la Corée du Nord. Cet événement a été utilisé, par le biais de déclarations officielles et d’une campagne de la désinformation dans les médias, pour dessiner un axe de prolifération nucléaire Syrie-Iran-Corée du Nord. [36]

En ce qui concerne l’affaire des armes nucléaires « perdues », des météorologistes et du personnel militaire spécialistes de l’espace et des composants de missiles étaient impliqués. L’incident a eu lieu au cours d’une période où les projets de bouclier antimissile US en Europe de l’est et en Asie de l’est, dirigés contre la Russie et la Chine, faisaient monter la tension et les craintes internationales. Le 23 octobre 2007, le président Bush Jr. a déclaré : « La nécessité d’une défense antimissile en Europe est réelle et je crois que c’est urgent. » [37]

La guerre nucléaire, la militarisation de l’espace, et le « bouclier antimissile » sont des processus militaires étroitement liés. Un parfum de primauté nucléaire flotte dans l’air. L’un des objectifs de l’US Army est de se protéger elle-même contre la riposte éventuelle de la Russie, de la Chine ou des deux, qui ferait suite à une frappe préventive américaine. [38] La militarisation de l’espace est aussi profondément liée à ce projet militaire. À l’instar de leurs connaissances avancées sur le projet de bouclier antimissile américain, les Russes et les Chinois ont eu vent de ces ambitions et sont pleinement conscients de ce que les États-Unis ont l’intention de faire.

Traduction: Dany Quirion et  Pétrus Lombard pour Alter Info.  Révisé par Nicolas Gouriou pour Mondialisation. 

 

FIN

 

Notes

[1] Sarah Baxter, US hits panic button as air force ‘loses’ nuclear missiles, The Times (U.K.) du 21 octobre 2007. 

[2] Les « Nuclear Reactions Data Centres » estimaient aussi que le stock de W80-1 comportait au total 1400 ogives en réserve, en plus de 900 ALCM stockés sans leur ogive.

[3] Baxter, Op. cit.  

[4] John Andrew Prime, Barksdale bombers expand B-52 capabilities, The Sheveport Times du 27 août 2007.

 

 

[5] Baxter, Op. cit. ; Le major général Newton est aussi chargé de formuler la politique de soutien aérien, spatiale, nucléaire, de contre-prolifération, du territoire national, de la météo et des cyber opérations. En tant qu’homme-clef de l’Air Force, spécialiste des questions nucléaires et de la contre-prolifération, il a été impliqué dans la planification d’une guerre contre l’Iran, dans les préparatifs des attaques israéliennes en Syrie et dans la préparation de la guerre israélienne contre le Liban en 2006.

[6] Robert Stormer, Nuke transportation story has explosive implications, Fort Worth Star-Telegram du 8 octobre 2007.

[7] Ibid. ; Pour aider à assurer une sécurité adéquate à bord des navires, TLAM-N est protégé par un système d’alarme de détection d’intrusion, qui indique les intrusions par un signal visuel et sonore. Ce système se situe dans un poste habité en permanence, capable d’envoyer une équipe de sécurité.

[8] Ibid.

 

[9] Ibid.

 

[10] Ibid.

 

[11] Michael Hoffman, B-52 mistakenly flies with nukes aboard, Military Times du 10 septembre 2007 ; des sources d’Associated Press ont aussi fait le même rapport. Military Times a simplement modifié son article et AP a retire son rapport sur la base d’une erreur factuelle.

[12] Bureau de l’Inspecteur Général, ministère de la Défense US, Year 2000 Status of the Defense Threat Reduction Agency Nuclear Weapon Information Tracking Systems, Rapport N ° 99-235 (19 août 1999).

[13] Michael Hoffman, Commander disciplined for nuclear mistake, Militarty Times du 7 septembre 2007.

14] Minot Airman dies while on leave, Affaires publiques de la base de l’Air Force de Minot, 12 septembre 2007.

 [15] Body of missing Air Force captain found, Associated Press, 10 septembre 2007. 

 Sources Global Research

Posté par Adriana Evangelizt

 

Publié dans 11 SEPTEMBRE

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