Pakistan: le fils de Bhutto lui succède, incertitude sur les élections

Publié le par Adriana Evangelizt

Le fils de Benazir Bhutto succède à sa mère alors qu'à la base, c'est son mari qui devait lui succéder. Il a laissé la place à son fils mais il est bien évident que c'est lui qui gouvernera dans l'ombre si jamais le jeune homme est élu. Faut-il rappeler que le veuf est un corrompu. Il avait à l'époque profité de la position de sa femme comme premier ministre pour s'enrichir sur le dos de l'Etat alors que c'est un des plus grands propriétaires terriens. Monsieur a la passion des chevaux. Il avait été accusé d'entretenir une coûteuse écurie dans la résidence officielle du Premier Ministre, sa femme. On voit là la manoeuvre. Ne se sentant pas un leader approprié pour son passé entaché, il met son fils à la tête du PPP. Le jeune homme a 19 ans et n'a absolument aucune disposition pour gouverner et ne tient pas, de surcroît, à entrer dans l'arène politique. Il est donc possible de penser qu'il aura été forcé par son paternel à jouer ce rôle car les élections seront certainement davantage gagnées si c'est le fils qui se présente plutôt que le père. Mais nul doute que c'est ce dernier qui gouvernerait à sa place, avec toutes les conséquences que cela comporte. Bilawal Zardari est un jeune homme timide à l'éducation occidentale qui poursuit des études et n'a nullement l'intention de les arrêter. La mort de sa mère dont il est le fils unique lui cause une peine énorme. C'est donc un lourd héritage qu'il reprend et qui n'est, bien sûr, pas sans danger, faut-il le rappeler.

Le fils de Bénazir regardant son père... cette photo est très parlante...

Pakistan: le fils de Bhutto lui succède, incertitude sur les élections

Le fils de Benazir Bhutto a succédé dimanche à sa mère, tuée jeudi dans un attentat, à la présidence du principal mouvement d'opposition au Pakistan, qui a annoncé dans la foulée sa participation aux législatives du 8 janvier, sur lesquelles pèse toutefois la menace d'un report.


Bilawal Zardari, âgé de 19 ans seulement, a été "nommé président" du Parti du peuple pakistanais (PPP) et le veuf de Benazir Bhutto, Asif Ali Zardari, "coprésident", a déclaré à l'AFP un haut responsable du parti.

"Ma mère a toujours dit que la démocratie était la meilleure vengeance", a timidement déclaré Bilawal, avant que son père ne reprenne la parole qu'il ne lui a qu'exceptionnellement cédée, à l'issue d'un comité exécutif du PPP à la résidence de la dynastie Bhutto à Naudero, dans la province méridionale du Sind.

Asif Zardari, qui a souligné qu'il rebaptisait son fils "Bilawal Bhutto Zardari à compter d'aujourd'hui", a demandé une enquête de l'ONU à propos de l'assassinat de son épouse, sur le modèle de celle menée pour le meurtre de l'ex-Premier ministre libanais Rafiq Hariri.

Parallèlement, le Parti du peuple pakistanais a annoncé qu'il se présenterait aux élections législatives et provinciales prévues pour le 8 janvier, exhortant l'ex-Premier ministre pakistanais Nawaz Sharif, à la tête du second parti de l'opposition, la Ligue musulmane du Pakistan-Nawaz (PML-N), à faire de même.

Semblant répondre à cet appel, le parti de Nawaz Sharif a peu après fait savoir par un porte-parole qu'il prendrait également part au scrutin, alors qu'il avait rendu publique dès jeudi soir son intention de le boycotter.

Même si le PPP a refusé par avance tout report du scrutin, la tenue de ces élections demeurait cependant incertaine. La Commission électorale et le principal parti qui soutient le président Pervez Musharraf ont laissé entendre samedi et dimanche que le scrutin serait probablement reporté.

La Ligue musulmane du Pakistan-Qaïd (PML-Q), pilier de la coalition soutenant le chef de l'Etat, a même annoncé avoir "suspendu sa campagne en raison de la situation qui prévaut" depuis la mort de Mme Bhutto.

"Un report de 10 à 12 semaines" des législatives "est une option réaliste", a ajouté Tariq Azim, ancien ministre et porte-parole du mouvement.

La décision revient en théorie à la Commission électorale, qui doit se réunir d'urgence lundi à Islamabad, et qui avait d'ores et déjà annoncé samedi que le processus électoral était "défavorablement affecté" par la mort de Mme Bhutto et les violences et émeutes qui ont paralysé ce pays de 160 millions d'habitants, doté de l'arme nucléaire.

Certains s'attendent à ce que la situation empire dès lundi, au terme des trois jours de deuil national décrétés par M. Musharraf. Et ce même si les grandes villes du Pakistan ont connu dimanche un timide retour à la normale, constaté par des journalistes de l'AFP.

Quelques boutiques ont commencé à rouvrir ainsi que des stations-service à Karachi, la mégalopole du sud de 12 millions d'habitants, fief du parti de Benazir Bhutto et la ville la plus touchée par les violences qui ont fait au moins 38 morts en trois jours dans le pays.

Les partisans de Mme Bhutto accusent des éléments proches du camp Musharraf d'avoir "tué" leur chef, au mieux en négligeant sa sécurité, au pire en orchestrant son assassinat.

Une composante ethnique est également considérée comme étant une bombe à retardement : Mme Bhutto est membre de l'ethniesindie, peuplant le Sind, la province où les émeutes ont été les plus meurtrières, et où les manifestants scandent des slogans menaçants à l'égard des Pendjabi, l'ethnie de la province du Pendjab (centre et nord-est) qui domine le pouvoir et l'armée.

Or, depuis vendredi, quelque 16.000 membres des forces paramilitaires sont déployés dans le Sind, dont 10.000 dans sa seule capitale Karachi, avec ordre de "tirer à vue" sur les fauteurs de troubles.

D'autre part, la menace islamiste est toujours très présente.

Plus de 800 personnes, un chiffre record en 60 ans d'histoire de la République islamique du Pakistan, sont en effet mortes cette année dans des attentats, pour la plupart perpétrés par des combattants islamistes proches d'Al-Qaïda qui infestent les zones tribales, le long de la frontière afghane.

Dès le lendemain de l'attentat, Islamabad a d'ailleurs été prompt à désigner le réseau d'Oussama ben Laden comme étant le commanditaire de l'assassinat, par l'intermédiaire du chef présumé d'al-Qaïda au Pakistan, Baïtullah Mehsud, un chef de tribu du nord-ouest. Celui-ci a immédiatement apporté un démenti par la voix de son porte-parole.

Sources AFP

Posté par Adriana Evangelizt

Publié dans PAKISTAN

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