LES USA ONT LEUR AFRIQUE A DOMICILE

Publié le par Adriana Evangelizt

Pour ceux qui disent que l'Amérique est l'Eldorado des pauvres, le cyclone Katrina vient malheureusement de remettre les choses en place. Tous les états du Sud des Etats-Unis, de toute façon, sont à forte population noire, descendant des esclaves que les marchands de coton ne se gênaient pas d'employer à outrance... et ces états-là ne sont certainement pas les mieux lotis en ce qui concerne la peine de mort et la misère. Le racisme y règne en maître et le ku-klux-klan y a longtemps fait régner la terreur...

AFRIQUE A DOMICILE

par Jean-Marcel Bouguereau,
rédacteur en chef au Nouvel Observateur
et éditorialiste à la République des Pyrénées,
pour laquelle a été rédigé cet article

 

L’AMERIQUE POUR LA DEUXIEME FOIS en quelques années vient de découvrir sa fragilité. Elle l’avait découvert dans la stupeur lors de l’attentat contre les tours du World Trade Center. Elle vient de découvrir à nouveau sa vulnérabilité, mais cette fois, non plus à des phénomènes imprévisibles comme l’attaque surprise des hommes de Ben Laden, mais à des catastrophes naturelles prévisibles et, d’ailleurs, prévues. Mais surtout l’Amérique a découvert qu’elle pouvait ressembler à un pays en voie de développement. Qu’elle avait, en quelque sorte, une Afrique chez elle. A domicile. La presse américaine qui avait semblée anesthésiée par le climat patriotique consécutif au 11 septembre et au climat d’union nationale lié à la mobilisation irakienne, semble avoir retrouvé son mordant. Elle découvre qu’il faut « relancer la guerre à la pauvreté », ces questions étant « sont propulsés sur le devant de la scène pour la première fois depuis les années 60 ». Les chroniqueurs sont déchaînés. Pour Bob Herbert, les Etats-Unis sont dirigés par « un homme qui semble en complet décalage avec la réalité.

Dans une autre chronique intitulés « tués par le mépris », le célèbre éditorialiste Paul Krugman estime que « l’inaptitude mortelle du gouvernement » est une conséquence de son hostilité à l’idéologie qui veut que le gouvernement soit là pour aider le plus grand nombre. Dans le New York Times, l’éditorial est sans appel : Bush a « prononcé l’un des pires discours de sa vie sans rapport avec la détresse nationale et le besoin de paroles consolatrices et apaisantes », un discours « presque je-m’en-foutiste », servi avec un sourire et la promesse que tout va bien se passer », rien ne laissant supposer que « le président a compris l’ampleur de la crise actuelle ». Titre de l’éditorial : l’Amérique est « dans l’attente d’un chef ». Cette Amérique qui n’a pas réussi à sauver les sinistrés de la Nouvelle-Orléans est la même qui a réussi à transporter à quelques semaines des centaines de milliers de soldats en Arabie pour la première guerre du Golfe et qui l’a répété onze plus tard pour l’invasion de l’Irak. Celle, aussi, qui a réussi, en 1969, à faire flotter son drapeau étoilé sur la lune, n’a pas réussi six jours après la catastrophe à ensevelir les milliers de morts de la Nouvelle-Orléans.

Sources : NOUVEL OBSERVATEUR

Posté par Adriana Evangelizt

Publié dans LA MISERE AUX USA

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