Carl Schmitt en question

Publié le par Adriana Evangelizt

Il y a quand même un quotidien en Espagne qui a aussi fait le rapprochement par rapport à ce que nous disions ICI... et cela rejoint bien ce que nous pensons, ils sont en train d'installer une dictature aux USA et il est fort à craindre qu'elle va s'installer dans le monde entier. Bush a tous les pouvoirs dans ses mains. Du jamais vu.

« LE SULFUREUX CARL SCHMITT » ET LA DOCTRINE DE « L’EXÉCUTIF UNITAIRE »

Un éditorial paru dans l’édition du 26 janvier du quotidien espagnol El Pais trace un parallèle direct entre la nomination de Samuel Alito à la Cour suprême des Etats-Unis et les idées du « juriste attitré des nazis », Carl Schmitt, qui a élaboré le cadre juridique de la dictature nazie en 1933. Le titre de cet éditorial - « le sulfureux Carl Schmitt » - annonce bien la couleur.

Le quotidien met en garde contre un « coup » majeur des juristes d’extrême-droite contre l’ordre constitutionnel américain, au nombre desquels se trouvent Alito et le ministre de la Justice Alberto Gonzales. En défendant le principe de « l’exécutif unitaire », ils concoctent des arguments qui ont « l’apparence de la constitutionnalité mais qui, en réalité, mettent le Président des Etats-Unis au-dessus de la loi et au-dessus de toutes les autres branches de pouvoir », en particulier le pouvoir législatif. A titre d’exemple, la détention de terroristes présumés, la torture de détenus, les prisons clandestines et les écoutes illégales.

Selon El Pais, le président Bush et la clique qui l’entoure cherchent à renforcer le pouvoir présidentiel en limitant « les droits civiques et le pouvoir des tribunaux », en se soustrayant aux contrôles du Congrès et en truffant la Cour suprême de juges conservateurs. Le quotidien espagnol se concentre particulièrement sur Alito, présenté comme l’auteur de la « théorie de l’exécutif unitaire », formule juridique qui affirme la concentration du pouvoir à la Maison Blanche et fait du Président « l’interprète » ultime de la Constitution. Au moyen des « déclarations de signature » présidentielles, le Président peut changer le contenu des lois en les « réinterprétant », comme Bush l’a fait le 30 décembre avec l’amendement McCain interdisant la torture. El Pais évoque aussi le rôle du ministre de la Justice Gonzales, auteur de l’avis judiciaire défendant la torture. Dans une récente déclaration, rappelle le quotidien, Gonzales a justifié la décision du Président d’autoriser la mise sur écoute de citoyens américains sans mandat judiciaire.

Ces « esprits sans scrupules », poursuit El Pais, s’inspirent de Carl Schmitt, « qui a fourni le cadre conceptuel de la dictature d’Hitler », notamment l’octroi du pouvoir absolu à l’exécutif et l’idée selon laquelle « le souverain décide seul dans des "circonstances exceptionnelles". » Dans le cas de Bush, le prétexte légal invoqué est la « guerre au terrorisme ». L’éditorial conclut en citant un avertissement de l’écrivain américain William Pfaff, qui a récemment déclaré que « le Président et ses conseillers mettent en avant la doctrine américaine de la dictature présidentielle ».

Notons que l’Académie européenne de Strasbourg a tenu, du 27 au 29 janvier, un colloque international sur le thème « Carl Schmitt -penseur nazi ? », avec pour invités, entre autres, Yves-Charles Zarka, Olivier Jouanjan, Denis Trierweiler et Georges Arthur Goldschmidt (France), le Canadien David Dyzenhuas, l’Allemand Heinz Wissmann et l’Italien Silvio Suppa.

Sources : Solidarité et progrès

Posté par Adriana Evangelizt

Publié dans Un pouvoir fasciste

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