Intensification de la politique du secret à la Maison-Blanche

Publié le par Adriana Evangelizt

Un petit aperçu des manigances de Cheney quand à la liberté de parole, d'expression et aux cachotteries sur bon nombre de sujets important... preuve qu'ils sont bien en train de mettre en place un pouvoir fasciste sur leur propre sol en faisant croire qu'ils amènent la démocratie ailleurs. Il nous semble que pour exporter la démocratie -si elle s'exporte- il convient d'abord de la faire appliquer chez soi. On est loin du compte.

Intensification de la politique du secret à la Maison-Blanche

par Natasha Saulnier

L’administration Bush ne cesse de renforcer les mesures l’autorisant à contrôler l’information et à agir de plus en plus fréquemment dans l’opacité sans en référer même au Congrès.

Augmentation des documents classés « confidentiels », « top secret » ou « secrets », création d’une nouvelle catégorie de documents classés « informations sensibles mais non classées », clause d’exemption permettant au bureau du vice-président, Dick Cheney, de ne pas faire de rapport sur son activité annuelle, rétrécissement du champ d’action de la loi sur la liberté de l’information... L’administration Bush ne cesse de renforcer le contrôle de l’information et l’opacité de ses activités.

Plus de 80 agences appartenant au pouvoir exécutif ont estimé qu’elles avaient classé 15,6 millions de documents en 2004, soit deux fois plus qu’en 2001. Mais le bureau du vice-président Cheney refuse obstinément de divulguer le nombre de documents qu’il a classés « secrets » ou « confidentiels », arguant que son double portefeuille exécutif et législatif (il exerce également la fonction de président du Sénat) l’affranchit de toute obligation redditionnelle. « Cette question a été soigneusement examinée et il a été clairement établi que le bureau du vice-président n’est pas tenu de faire de rapport sur ses activités », a récemment déclaré sa porte-parole, Lea Anne McBride.

Le renforcement du secret au sein de cette administration est multiforme et nettement plus prononcé que ces trois dernières décennies. Maintenant le sceau du secret peut être encore plus facilement apposé sur de très nombreuses actions et directives de la Maison-Blanche, cela empêche le public, et même le Congrès, de tout savoir sur le contenu de certaines des actions parmi les plus importantes récemment engagées par l’exécutif.

La Maison-Blanche a notamment entravé les efforts du Congrès visant à obtenir des informations sur l’équipe de travail chargée de la question de l’énergie présidée par Cheney ainsi que sur la surveillance illégale des citoyens américains par la NSA (Agence de sécurité nationale). Au point qu’un sénateur, Arlen Specter, a menacé de suspendre le financement du programme de surveillance si la Maison-Blanche n’acceptait pas de fournir des informations concernant celui-ci.

La Maison-Blanche a restreint la publication de documents gouvernementaux. Elle a notamment renforcé les critères d’obtention de documents publics présentés dans le cadre de la loi sur la liberté de la presse et a élaboré une nouvelle catégorie de documents considérés comme « sensibles mais non classés ». On sait qu’elle refuse de divulguer les identités des détenus emprisonnés dans le cadre de « la guerre contre la terreur », de même que les charges qui pèsent sur eux, et qu’elle a censuré les conclusions d’une commission mixte du Sénat et de la Chambre des représentants qui a enquêté sur les événements ayant mené au 11 septembre 2001, notamment 27 pages concernant les relations présumées de l’Arabie saoudite avec les terroristes.

Parfois, les efforts de la Maison-Blanche pour renforcer l’opacité confinent quasiment à la paranoïa. En effet, l’administration avait déjà donné le ton lorsque, peu de temps après l’investiture de Bush, elle avait gelé la publication des documents appartenant aux anciens présidents, depuis Ronald Reagan, et avait promulgué un décret autorisant les présidents à opposer leur veto à toute publication de documents les concernant.

De telles initiatives suscitent l’indignation de la part de tous ceux qui considèrent que de telles pratiques nuisent au débat public propice au bon fonctionnement d’une démocratie. « Cela détermine la nature de notre système politique. S’agit-il d’un processus politique ouvert à un débat important ou plutôt d’un cercle fermé de décideurs élitistes ? Je pense que nous avons hélas découvert qu’il s’agissait du second », explique Steven Aftergood, directeur du « project on government secrecy » (projet sur le maniement du secret par le gouvernement) pour la Fédération des scientifiques américains (FAS).

La porte-parole de la Maison-Blanche, Dana Perino, a balayé ces critiques, en affirmant que la présidence américaine maintient le juste équilibre entre la sécurité rationnelle et la transparence. « Nous devons veiller à ce que toute information concernant la sécurité nationale soit classée et protégée comme il se doit. Nous faisons en sorte de divulguer autant d’informations que possible au public. Nous devons rendre des comptes aux citoyens américains. Le président ne voudrait pas qu’il en soit autrement »...

Sources : L'Humanité

Posté par Adriana Evangelizt

Publié dans Un pouvoir fasciste

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