Le Conseil des droits de l'Homme pas vraiment libre

Publié le par Adriana Evangelizt

Le nouveau Conseil des droits de l'Homme nous fait rire. Si l'on puit dire. Il y a déjà une mise sous tutelle américaine en ce qui concerne justement les droits de l'Homme en Palestine. Il fallait s'y attendre.

Le pari du Conseil des droits de l'Homme

 

Installation de la nouvelle instance à Genève.
Et déjà, des critiques sur sa marge de manoeuvre afin d'éviter l'échec de la Commission antérieure

Des mots d'espoir rituels. Et une volée d'avertissements. En ouvrant lundi les débats du nouveau Conseil des droits de l'homme de l'Onu à Genève, Kofi Annan a rappelé à leur devoir les 47 pays membres, élus le 9 mai pour une durée de un à trois ans. «Ne permettez jamais au Conseil de s'embarquer dans des pugilats politiques ou de recourir à de basses manoeuvres, a lancé à la tribune le secrétaire général des Nations unies. Ne permettez pas que cette occasion soit gâchée.»

L'héritage est en effet lourd à porter pour cet organe permanent de l'Onu, appelé à se réunir dix à douze semaines par an au rythme de quatre sessions plénières. La défunte Commission des droits de l'homme qu'il a remplacée le 15 mars n'était plus que l'ombre d'elle-même, prise en otage par les rivalités entre grandes puissances (comme les Etats-unis et la Chine) et les coalitions d'intérêts entre groupes régionaux -les pays violateurs visés par des résolutions s'alliant à d'autres pour les saborder. D'où l'appel lancé par Kofi Annan en faveur d'une vraie «révolution» onusienne en matière de défense des libertés. «La force du Conseil dépendra de la légitimité qu'il saura acquérir», a rappelé M. Annan, dont le mandat expire à la fin de l'année.

Reste à savoir si les conditions de cette «révolution» sont réunies. Ce qui n'est pas du tout sûr. Ainsi le mécanisme «d'évaluation périodique par les pairs», qui doit permettre au Conseil d'examiner tous les pays membres des Nations unies, est entouré du plus grand flou. En coulisses, les pays membres les plus assurés de se retrouver dans la ligne de mire (la Chine, l'Arabie Saoudite, la Tunisie ou Cuba) se liguent déjà pour réclamer un processus plus confidentiel, voire une sorte d'auditions à huis clos entre Etats.

Autre point de blocage potentiel : la non-participation des Etats-Unis, qui se sont opposés à la création du Conseil, tout comme Israël. La délégation américaine à Genève s'est montrée fort discrète lundi. Mais elle pourrait monter au créneau pour empêcher que soit abordée, comme le veulent le groupe africain et l'Organisation de la conférence islamique, la question des violations des droits de l'homme par l'état hébreu dans les territoires palestiniens. Une demande justifiée, selon ses partisans, par la situation humanitaire dramatique à Gaza depuis la victoire du Hamas. «A peine né, le Conseil est sous surveillance», assène Jean Ziegler, rapporteur spécial de l'Onu pour le droit à l'alimentation.

L'ambition du Conseil pèche aussi par idéalisme. «Nous devons être un lieu de coopération, et non plus un lieu de confrontation», a averti lundi son premier président, l'ambassadeur mexicain Luis Alfonso De Alba. Traduction: plutôt que de cibler les Etats délinquants et les menacer de sanctions -ou, comme jadis, d'une résolution hostile-, le Conseil mise sur l'engagement des Etats membres à tenir leurs promesses. Sans autre garantie, pour l'heure, que leur bonne volonté. «Aujourd'hui, le Conseil des droits de l'homme a l'apparence d'un bébé très prometteur, ironise un responsable de l'Onu. Mais demain, à l'épreuve du cynisme des gouvernements, le poupon pourrait bien devenir un monstre ingérable.»

Sources : La Libre

Posté par Adriana Evangelizt

Publié dans LES USA ET L'ONU

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