L'OTAN voudrait que l'Union Européenne s'engage beaucoup plus

Publié le par Adriana Evangelizt

Jaap de Hoop Scheffer voudrait que l'UE s'engage beaucoup plus en Afghanistan. Bien sûr. Il faudrait que l'UE envoie davantage d'hommes au casse-pipe. Nous n'ignorons point que l'OTAN est le bras armé des USA et plus particulièrement du Nouvel Ordre Mondial qu'ils sont en train de mettre en place où les guerres doivent se succéder et peut-être ne jamais s'arrêter. Qui a envahi l'Afghanistan et pourquoi ? Pourquoi devrions-nous envoyer des hommes se faire tuer dans des conflits qui ne nous concernent pas et surtout que nous n'avons pas provoqué ? Les Etats-Unis non contents d'envoyer les fils de l'Amérique comme chair à canons voudraient en plus que d'autres pays sacrifient aussi leurs enfants. Jaap de Hoop Scheffer, de surcroît, n'a pas honte de dire que de grands progrès ont été accomplis depuis 2001. Il ose affirmer que l'Afghanistan a un président et un parlement élus comme si nous ne savions pas que Karzaï est la marionnette des Etats-Unis et que le Parlement est composé de membres de l'Alliance qui sont pires que les Talibans. Et tous les propos de Hoop Scheffer sont à l'avenant. Il dit que le nombre d'enfants scolarisés a été multiplié par 6, qu'il y a dix fois plus d'étudiants à l'université, que 1000 écoles ont été construites et que 80 % de la population a accès à des soins médicaux. On aimerait franchement avoir ce gros ponte de l'OTAN en face de nous. Oui. On aimerait. Et qu'il nous répète ces mensonges. Car la vérité est toute autre... En réalité,  Sept cents enfants et entre 50 et 70 femmes meurent chaque jour, faute de services de soins de santé. Le taux de mortalité des mères et des enfants est encore très élevé : entre 1600 et 1900 femmes sur 100 000 meurent en couches. L’espérance de vie est inférieure à 45 ans. Les femmes étant, bien sûr, les plus touchées car le taux de suicide chez elles est terriblement élevé.  Selon un sondage récent effectué par UNIFEM, 65 % des 50 000 veuves à Kabul voient le suicide comme la seule issue pour s’échapper de la misère noire dans laquelle elles se trouvent. De plus, le sondage prouve que la majorité des femmes afghanes sont victimes de violence psychologique et sexuelle. Dans un pays qui a besoin d’énormément d’efforts de reconstruction, 40 % de la main-d’œuvre est au chômage, et une vaste majorité vit au-dessous du seuil de la pauvreté. L’Afghanistan se classe 175e sur les 177 pays de l’indice du développent humain de l’ONU. Parallèlement ce pays a reçu 12 milliards de dollars, et qui s’est vu promettre encore 10 milliards de dollars au congrès à Londres l’année passée. Mais cet argent finira principalement dans les poches des seigneurs de guerre, pour qu’ils puissent mieux opprimer le Peuple. Car les crimes et les actes de brutalité commis par les seigneurs de guerre extrémistes persistent, et ce, sous le nez des troupes américaines et de l’ISAF. Tout comme la marionnette Hamid Karzai  a mis les seigneurs de guerre au pouvoir et leur donne des postes supérieurs. Par exemple, cette année, il a nommé treize anciens commandants, avec des liens à la contrebande de drogues, au crime organisé et aux milices illégales, à des de postes de hauts dirigeants au sein de la police. Lire le témoignage de la député afghane ICI... elle est sûrement plus crédible que  Jaap de Hoop Scheffer, autre marionnette des Etats-Unis... on commence vraiment à en souper de toutes ces "menteries"... les seules choses qui ont progressé en Afghanistan, c'est la culture du pavot et le pompage du pétrole. Ca, par contre, il n'en parle pas.

 

Jaap de Hoop Scheffer : "En Afghanistan,

l'UE pourrait faire beaucoup plus"

Propos recueillis par Laurent Zecchini


La guerre en Afghanistan n'est-elle pas en train de se transformer en une large insurrection, notamment pachtoune, contre le pouvoir du président Karzaï ?


Je ne le crois pas, et je ne pense pas que l'opération de l'Alliance atlantique change de nature : son but est toujours de créer les conditions de la reconstruction et de la constitution d'un Etat de droit [nation building]. Il est vrai qu'il y a une forte résistance au Sud, qui s'explique dans la mesure où les forces de l'OTAN sont entrées dans des régions qui étaient jusque-là un no man's land pour elles, où elles se heurtent aux chefs de guerre, aux barons de la drogue et aux talibans, qui y faisaient régner leur loi.

La lutte contre le narco-trafic ne fait pas partie des missions de l'OTAN, mais dans le Sud, c'est pourtant ce que font les soldats britanniques…

La lutte contre la drogue relève de la responsabilité du gouvernement afghan. Dans ce domaine, l'OTAN ne doit pas faire autre chose que de soutenir celui-ci, en lui fournissant notamment du renseignement. De façon plus générale, l'OTAN n'a pas pour mission de "régler" les problèmes de l'Afghanistan, parce que la réponse n'est pas militaire. Le vrai problème est que l'Afghanistan n'est pas suffisamment sur l'écran-radar de l'Union européenne [UE]. Il est important que l'UE, les Nations unies, la Banque mondiale, se rendent compte qu'il s'agit d'une opération conjointe…

Cela fait des mois que vous dites cela, et vous n'êtes guère entendu…

Cet appel, en effet, n'a pas eu suffisamment de résultats. C'est pour cela que je vais insister sur cette question lors du sommet de l'OTAN à Riga [les 28 et 29 novembre]. Il faut que les chefs d'Etat et de gouvernement – dont 19 sont membres de l'Union européenne –, me soutiennent, mais il faut aussi que l'UE et les membres du G8 considèrent l'Afghanistan comme un dossier majeur, ce qui n'est pas le cas. Les réponses, c'est le retour de l'Etat de droit, la construction d'écoles, de routes, la reconstitution de l'appareil judiciaire… Nous avons un plan global pour l'Afghanistan, mais sans doute manque-t-il de repères, de rendez-vous. C'est pour cela qu'il faut, sur cette question, une planification concertée entre l'OTAN et l'Union européenne.

Vous dites que l'OTAN remporte des succès en Afghanistan, mais la communauté internationale constate que le nombre de morts et de blessés parmi les troupes internationales ne cesse de croître, que les attentats-suicides se multiplient, et elle a du mal à vous croire…

Mais regardez ce que l'Afghanistan a accompli depuis 2001 : le pays a un président et un Parlement élus, plus de 4,6 millions de réfugiés sont revenus, le nombre des enfants scolarisés a été multiplié par six depuis 2001 [soit 6 millions, dont un tiers de filles], il y a dix fois plus d'étudiants à l'université, 1 000 écoles ont été ouvertes ou construites en 2006, et 80 % de la population a accès aux soins médicaux… On ne peut vraiment pas dire que des progrès n'ont pas été accomplis ! Mais je me rends bien compte que "good news is no news" ["de bonnes nouvelles ne sont pas des nouvelles"] ! Nous sommes en train de reconstruire l'Afghanistan, mais il faut maintenir le rythme, ce qui suppose que la communauté internationale s'engage pleinement, parce que le développement de ce pays, c'est l'affaire d'une génération au moins.

Si nous Européens, Occidentaux, ne défendons pas nos valeurs essentielles, comme la lutte contre le terrorisme, sur l'Hindou Kouch [chaîne montagneuse du nord de l'Afghanistan], alors c'est l'Afghanistan qui viendra vers nous, à Paris, Amsterdam, Bruxelles…

Vous évoquez les aspects positifs, mais il y en a d'autres : l'autorité du président Karzaï ne s'exerce que dans une partie très limitée de l'Afghanistan ; il est entouré d'un gouvernement largement corrompu ; rares sont les Afghans qui estiment que leur situation matérielle et sociale s'est améliorée grâce à l'OTAN, et beaucoup n'ont pas d'autre alternative économique que de cultiver le pavot…

Ce n'est que partiellement vrai. Je ne nie pas, et le président Karzaï ne nie pas, qu'il y a de la corruption, et il est sûr qu'il y a beaucoup à faire pour l'entraînement et l'équipement de la police. C'est un domaine où l'Union européenne pourrait faire beaucoup plus. Nous sommes d'ailleurs en train de réfléchir à une mission PESD [politique européenne de sécurité et de défense] en Afghanistan pour la formation de la police. Je sais qu'il y a beaucoup à faire en Afghanistan, mais créer un Etat et des institutions fortes, cela ne se fait pas en deux ou trois ans.

Comment la communauté internationale pourrait-elle avoir confiance lorsque le chef militaire de l'OTAN, le général David Richards, dit qu'il n'a pas assez de troupes pour "gagner dans les six mois"

On peut toujours faire mieux si on a plus de forces. Mais sur la base des effectifs dont le général Richards dispose, qui résultent de l'avis du comité militaire de l'OTAN, il a des forces suffisantes pour poursuivre cette opération. Il a maintenant plus de 30 000 hommes sous ses ordres, auxquels s'ajoutent plus de 12 000 soldats américains [dans le cadre de l'opération Enduring Freedom (Liberté immuable)].

Je reconnais qu'il nous manque encore des hélicoptères, et des forces de réserve, mais il est surtout essentiel que les Etats membres de l'Alliance lèvent leurs"caveat" [les restrictions que les gouvernements imposent s'agissant de l'emploi de leurs soldats], parce que le commandant de l'ISAF [Force internationale d'assistance à la sécurité] doit avoir la marge de manœuvre pour utiliser ces forces quand et où il le souhaite. Si vous me demandez si je suis à 100 % satisfait de l'effort des Etats, je réponds non.

Sources : LE MONDE

Posté par Adriana Evangelizt

Publié dans OTAN

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