Jack Abramoff, pots-de-vin et chapeau noir

Publié le par Adriana Evangelizt

Ce que le monde oublie de dire c'est qu'Abramoff volait les tribus indiennes pour financer la colonisation en Palestine... lire ICI...

Jack Abramoff, pots-de-vin et chapeau noir

Jack Abramoff, 46 ans, l'homme au chapeau noir par qui le scandale est arrivé à Washington, et jusque dans l'Etat du Montana, n'était pas seulement un lobbyiste influent et corrupteur. On le retrouve mêlé, de près ou de loin, à la plupart des scandales politiques républicains depuis un quart de siècle. Il a soutenu l'apartheid, organisé des mouvements en faveur de l'invasion de la Grenade et a été lié à l'Irangate, cette affaire de ventes d'armes à l'Iran pour financer la guerre contre les sandinistes au Nicaragua. Jack Abramoff a acheté des journalistes, créé des organisations pour apporter de l'argent à des campagnes politiques et utilisé des fonds d'oeuvres charitables pour financer des conflits. Il fait partie de cette génération entrée au Parti républicain dans la vague de la révolution reaganienne.

Avec un sens aigu des relations humaines, il devient le numéro un de la branche universitaire du Parti républicain de 1981 à 1985. Il fonde ensuite la "International Freedom Foundation" (Fondation internationale pour la liberté) ou IFF, une organisation anticommuniste aujourd'hui disparue. Selon des témoignages devant la Commission de réconciliation sud-africaine, l'IFF était une antenne de Pretoria. L'organisation était partie prenante de l'"Operation Babushka" visant à discréditer Nelson Mandela et l'ANC.

Jack Abramoff utilisait l'IFF pour faire passer de l'argent sud-africain à des élus républicains comme le représentant Dan Burton et le sénateur Jesse Helms, qui en retour s'opposaient aux législations anti-apartheid au Congrès. Dans le cadre de l'"Operation Babushka", Jack Abramoff a même écrit et produit à Hollywood en 1989 un film de propagande baptisé Red Scorpion ("Scorpion rouge"), jugé par la critique comme l'un des plus mauvais jamais réalisés. Jack Abramoff met même sur pied à la fin des années 1980 une convention de rebelles anticommunistes à Jamba en Angola pour le compte de "Citizens for America" (Citoyens pour l'Amérique), une organisation fondée par le richissime propriétaire de la chaîne de drugstores Rite Aid Lewis Lehrman, à la demande de Ronald Reagan.

Au début des années 1990, Jack Abramoff devient plus respectable. Lorsque le Parti républicain contrôle le Congrès en 1994, il fait du lobbying pour la firme Preston Gates & Ellis. En 1997, avec Tom DeLay, alors tout-puissant représentant républicain du Texas, contraint à la démission cette année pour corruption, ils concluent un accord avec les dirigeants du groupe pétrolier russe Naftasib qui leur versent discrètement 3,4 millions de dollars. Un million transite par le cabinet d'avocats anglais James and Sarch, l'association "US Family Network" (le réseau des familles américaines) et finit dans l'agence de lobbying Alexander Strategy Group, qui emploie la femme de Tom DeLay et est dirigé par son ancien chef de cabinet. L'argent russe permet à l'élu d'acheter une maison à Washington, et à Abramoff de louer à l'année une loge dans le stade de football de la capitale fédérale. En échange, Tom DeLay appuie de tout son poids en 1998 un prêt de 18 milliards de dollars du Fonds monétaire international à la Russie.

En 2001, avec l'arrivée au pouvoir de George Bush, Jack Abramoff poursuit son ascension. Il entre dans le cabinet Greenberg Traurig et est membre de l'équipe de conseillers pour la transition de la nouvelle administration, au ministère de l'intérieur. Selon un rapport de la Commission des réformes gouvernementales de la Chambre des représentants, il a dans les trois années suivantes 485 contacts avec la Maison Blanche dont 10 avec Karl Rove, le stratège politique de George Bush.

Jack Abramoff travaille pour des entreprises cherchant à influencer des membres du Congrès, des gouvernements voulant des contacts à la Maison Blanche et de riches tribus indiennes inquiètes de l'avenir de leur lucrative industrie du jeu. Elles lui auraient versé plus de 85 millions de dollars, dont environ 4,5 millions se sont retrouvés dans les poches de près de 200 parlementaires, pour l'essentiel républicains. Il a plaidé coupable en janvier devant un tribunal fédéral pour "fraude, évasion fiscale et complot pour corrompre des officiels" et a été condamné à 5 ans et 10 mois de prison et 21 millions de dollars d'amendes.

Sources :
LE MONDE

Posté par Adriana Evangelizt

Publié dans USA-ISRAËL

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article