Sergueï Ivanov, ou l'ascension du clan des KGBistes

Publié le par Adriana Evangelizt

Sergueï Ivanov, ou l'ascension du clan des KGBistes

et Pétersbourgeois

 

Sergueï Ivanov, promu jeudi premier vice-Premier ministre, est un proche du président russe Vladimir Poutine: issu comme lui du KGB, originaire comme lui de Saint-Pétersbourg, il s'est imposé, à la tête du ministère de la Défense, comme un dauphin potentiel.


Cet homme blond de 54 ans, au visage mince, passe sur le petit écran pour un homme rigide, voire un apparatchik sans grande envergure. En privé, les journalistes qui le côtoient décrivent un tout autre personnage, raffiné, drôle et soucieux de séduire son auditoire, en particulier occidental, dans un anglais parfait.

Sergueï Ivanov, qui parle aussi suédois, connaît d'autant mieux les subtilités de l'Occident qu'il a servi comme espion du KGB à Londres, d'où il a d'ailleurs été expulsé en 1983, en Scandinavie et au Kenya.

Né à Saint-Pétersbourg (ex-Leningrad, nord-ouest) le 31 janvier 1953 dans une famille modeste, il est diplômé de la section d'interprétariat de la faculté de philologie de l'ancienne capitale impériale. En 1976, il entre au KGB et complète sa formation à Minsk, aujourd'hui capitale du Bélarus.

Il travaille ensuite à la direction du KGB pour la région de Leningrad, époque à laquelle il fait la connaissance de Vladimir Poutine, qui effectue lui aussi un parcours d'agent du renseignement.

Leurs routes se croiseront ensuite régulièrement, jusqu'à suivre des trajectoires très parallèles. En 1998, Sergueï Ivanov devient ainsi l'un des adjoints de Vladimir Poutine lorsque ce dernier est nommé à la tête du FSB, successeur du KGB.

En 1999, il devient président du Conseil de sécurité russe, sous la présidence de Boris Eltsine. Un an après l'arrivée de Vladimir Poutine au Kremlin, il est propulsé à la tête du ministère de la Défense où il va rester près de six ans et gagner en étoffe politique.

La proximité avec M. Poutine est telle qu'il semble parfois être son »clone», ses postures et ses intonations faisant songer au maître du Kremlin, relève un diplomate occidental.

Allant à la rencontre de gouverneurs, exprimant ses vues sur l'économie ou appelant à restaurer l'éducation patriotique, Sergueï Ivanov s'est vite forgé une image d'homme politique, de Premier-ministrable et bientôt de candidat potentiel au Kremlin.

Marié et père de deux enfants, il s'est toutefois toujours refusé à trop se dévoiler et réfutait encore dimanche, à la conférence sur la Sécurité de Munich, toute ambition politique.

»A la différence des Etats-Unis, la campagne pré-électorale n'est pas déclarée (...) Je ne pense pas à cela. Je suis encore vice-Premier ministre et je dois payer de plus en plus d'attention à des (...) domaines qui n'ont rien à voir avec ceux d'un ministre de la Défense», disait-il.

»Il n'y aura pas de successeur, pas de prince couronné. La décision sera prise par le peuple russe le 2 mars (2008)», ajoutait-il.

Depuis des mois, médias et observateurs misent sur deux successeurs potentiels à Vladimir Poutine, qui ne peut pas se représenter aux termes de la Constitution russe : Sergueï Ivanov et Dmitri Medvedev, également premier vice-Premier ministre.

M. Medvedev, très médiatisé ces dernières semaines, semblait avoir pris l'avantage dans la course au Kremlin. Sa prestation fin janvier à la conférence de Davos, devenue par excellence un des grands rendez-vous annuels sur la scène internationale, avait frappé les médias russes.

Avec sa nomination jeudi au même niveau que M. Medvedev, avec lequel il partagera des prérogatives dans le domaine économique, Sergueï Ivanov semble avoir remis les compteurs à zéro.

Sources
Tageblatt

Posté par Adriana Evangelizt

Publié dans Poutine Bush

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