Ahmadinejad en Arabie Saoudite

Publié le par Adriana Evangelizt

Arabie: visite d'Ahmadinejad pour tenter de régler

les crises régionales

 

 



Mahmoud Ahmadinejad accueilli le 6 mars 2007 à Ryad par le roi Abdallah

Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a été reçu samedi soir par le roi Abdallah d'Arabie Saoudite avec lequel il a évoqué les "complots ennemis" visant à diviser le monde islamique, ainsi que les questions palestinienne, libanaise et irakienne.

Les deux hommes sont convenus de contrer les tentatives d'attiser le conflit entre sunnites et chiites, a rapporté l'agence officielle saoudienne SPA à l'issue des entretiens.

Au cours d'une conférence de presse organisée à son retour à Téhéran tôt dimanche matin, le président Ahmadinejad a déclaré que l'Arabie saoudite et l'Iran avaient décidé de travailler ensemble pour contrecarrer les complots ennemis visant à diviser le monde islamique.

"Heureusement nous et les Saoudiens sommes pleinement conscients des menaces de nos ennemis et nous les condamnons. Nous demandons à tous les musulmans d'être conscients des complots et d'être sur le qui-vive", a-t-il ajouté. Le président iranien n'a pas précisé à quels ennemis il faisait allusion.

Malgré un dialogue continu, les relations entre les deux puissances régionales restent tendues, le royaume saoudien, berceau du rite sunnite, s'inquiétant de l'influence grandissante de l'Iran chiite au Proche-Orient, notamment en Irak et au Liban.

Selon SPA, M. Ahmadinejad a également exprimé le soutien de l'Iran aux efforts saoudiens pour calmer la situation au Liban et résoudre la crise politique dans ce pays. Les deux chefs d'Etat ont par ailleurs insisté sur la nécessité de préserver l'unité nationale de l'Irak et de garantir l'égalité parmi ses citoyens, a indiqué l'agence. L'Iran estime que le régime irakien subit des ingérences des Etats-Unis et que la principale condition à la réduction des violences est un départ des forces d'occupation.

Sur les questions palestinienne et irakienne, "nous avons des points de vue communs", a pour sa part affirmé le président iranien.

Samedi soir, le président iranien avait été l'hôte d'un dîner offert en son honneur par le roi d'Arabie Saoudite qui lui avait réservé un accueil officiel à son arrivée peu auparavant sur une base aérienne de Ryad. Les entretiens avaient commencé après le dîner. M. Ahmadinejad, dont la visite à Ryad n'a duré que quelques heures, avait déjà rencontré le roi Abdallah en marge d'un sommet islamique à La Mecque en décembre 2005.

Avant de quitter Téhéran, le président iranien avait affirmé qu'il discuterait avec le roi saoudien "du travail (à mener) en commun dans le monde islamique et la région". Ryad et Téhéran souhaitent coordonner leurs positions avant la tenue le 10 mars de la conférence internationale de Bagdad convoquée par le gouvernement irakien pour tenter de ramener la paix dans le pays, selon Anwar Eshki, directeur d'un centre de recherches privé basé à Djeddah en Arabie saoudite.

L'Iran a accru son influence en Irak, désormais dirigé par des chiites, et au Liban avec le Hezbollah qui mène l'opposition et un mouvement de protestation contre le gouvernement qui a paralysé le pays. L'Arabie Saoudite est l'un des principaux bailleurs de fonds du Liban et a des liens étroits avec le gouvernement de Fouad Siniora.

Le chef de la majorité parlementaire libanaise, Saad Hariri, est pour sa part arrivé à Ryad samedi. Selon une source proche de M. Hariri, il devait avoir des entretiens avec des responsables saoudiens sur la situation au Liban et dans la région.

Selon les commentateurs saoudiens, Ryad et Téhéran cherchent à apaiser la région alors que l'Iran est sous forte pression occidentale au sujet de ses ambitions nucléaires et que l'Arabie saoudite est soucieuse d'éviter toute confrontation militaire entre les Etats-Unis et l'Iran.

Le quotidien saoudien Al-Riyadh avait estimé qu'un "demi-succès" du sommet saoudo-iranien "serait meilleur que la poursuite des crises".

Son confrère Okaz avait pour sa part appelé l'Iran "à devenir un facteur de stabilité et de paix".

Pour l'analyste saoudien Anwar Eshki, Ryad, un allié clé de Washington au Proche-Orient, n'a pas de solution toute faite pour résoudre la crise nucléaire iranienne, mais il peut aider à prévenir l'escalade en encourageant le dialogue entre l'Iran et les Etats-Unis.

Sources AFP

Posté par Adriana Evangelizt

Publié dans IRAN

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