Les quinze marins libérés par l'Iran de retour en Angleterre

Publié le par Adriana Evangelizt

Les quinze marins libérés par l'Iran

de retour en Angleterre



Photo TV d'Al-Alam de Faye Turney et d'un marin à leur arrivée le 5 avril 2007 à l'aéroport Heathrow de Londres

Après 13 jours de captivité, les 15 marins britanniques libérés par l'Iran sont rentrés jeudi en Angleterre, un "cadeau" imprévu du président iranien qui laisse cependant de nombreuses questions sans réponse.

Les quinze marins, dont une femme, détenus par l'Iran sous l'accusation d'avoir pénétré dans ses eaux territoriales dans le Golfe, sont arrivés à bord d'un vol British Airways peu après midi locales (11H00 GMT) à l'aéroport londonien d'Heathrow.

Le Premier ministre Tony Blair a assuré que leur libération était intervenue "sans transaction". A Teheran Ali Akbar Velayati, le principal conseiller du guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei a déclaré que l'Iran avait atteint "ses objectifs" dans cette affaire, affirmant que la Grande-Bretagne avait adressé une lettre d'excuses à Téhéran.

Autant le départ des marins de Téhéran avait été largement médiatisé, autant les autorités britanniques avaient souhaité que leur arrivée soit relativement discrète. Et au moment même où l'avion atterrissait, Tony Blair, a regretté depuis Downing Street la mort de quatre soldats britanniques en Irak, qui est venue assombrir la joie de cette libération, à la veille d'un long week-end pascal.

Dès leur arrivée, les marins devaient être transférés dans deux hélicoptères militaires, d'où ils devaient gagner la base militaire de Chivenor (Devon, sud-ouest) pour y être "débriefés".

Les marins y "subiront des examens médicaux, ils parleront à leur hiérarchie militaire, pour établir ce qui s'est passé. Puis j'imagine qu'on leur donnera du temps avec leur famille", a expliqué un porte-parole du ministère de la Défense. Ce débriefing devait durer "plusieurs heures", a précisé un porte-parole de la base navale de Plymouth (Devon) dont dépendent les 15 marins. Il a ajouté que la durée de leur séjour à la base Chivenor dépendrait de leurs besoins individuels. L'annonce surprise de leur libération mercredi par le président iranien Mahmoud Ahmadinejad, qui l'a présenté comme un "cadeau" à l'occasion de Pâques, a ravi les Britanniques.

La photo des quinze marins, costume sobre pour les hommes, foulard fleuri et pull rayé rouge pour la seule femme du groupe Faye Turney, s'étalait jeudi à la une de quasi tous les quotidiens britanniques. La presse était unanime à se réjouir du dénouement heureux d'une crise diplomatique incertaine jusqu'au bout, vécue comme un cauchemar par des familles rivées à leur poste de télévision pour y apercevoir jour après jour des captifs largement instrumentalisés par Téhéran.



Le président Ahmadinejad au milieu des marins britanniques avant leur départ de Téhéran le 4 avril 2007

Les quinze marins étaient accusés par Téhéran d'avoir pénétré dans les eaux territoriales iraniennes à l'embouchure du Chatt al-Arab, fleuve frontalier entre l'Iran et l'Irak, le 23 mars. Londres a toujours soutenu qu'ils effectuaient ce jour-là une patrouille de routine dans les eaux irakiennes, et a refusé de présenter des excuses à Téhéran. Mais les marins se sont abondamment excusés sur la télévision iranienne, admettant qu'ils étaient entrés dans les eaux iraniennes. Ils ont également insisté sur le fait qu'ils avaient été très bien traités durant leur captivité.

Cette affaire a provoqué une grave crise entre l'Iran et le Royaume-Uni. Elle a envenimé encore les relations entre Téhéran et la communauté internationale après le vote en mars de nouvelles sanctions du Conseil de sécurité de l'ONU contre l'Iran à propos de son programme nucléaire.

Jeudi, l'Independent (gauche), comme plusieurs autres journaux britanniques, saluait le fait que finalement "c'est la bonne diplomatie traditionnelle qui a fonctionné" (...), la discussion directe entre Téhéran et Londres, entamée dans les 48 heures précédant la libération des marins, s'est avérée "de loin bien meilleure" que l'affrontement.




Les marins britanniques sur le tarmac de l'aéroport de Téhéran quelques instants avant leur départ le 5 avril 2007

Mais il posait la question d'un éventuel marché conclu entre Londres et Téhéran, pour parvenir à cette libération. M. Blair a affirmé mercredi qu'il n'avait pas eu de négociation, et le président iranien a lui même insisté sur le fait que cette libération était un "cadeau" sans contrepartie.

La libération des marins a cependant été précédée par la libération d'un diplomate iranien enlevé en février à Bagdad, et la promesse d'un accès consulaire à cinq autres Iraniens arrêtés par les Américains en janvier dans le Kurdistan irakien. "Cela soulève les soupçons que c'était, à la fin, un échange classique d'otages au Proche-Orient", a écrit dans une éditorial le quotidien des Affaires Financial Times.
Sources AFP

Posté par Adriana Evangelizt


Publié dans IRAN

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