USA: l'ex bras droit de Dick Cheney condamné à 2 ans et demi de prison

Publié le par Adriana Evangelizt

USA: l'ex bras droit de Dick Cheney

 condamné à 2 ans et demi de prison

L'ancien directeur de cabinet du vice-président américain Dick Cheney, Lewis Libby, a été condamné mardi à deux ans et demi de prison pour avoir menti à la justice lors d'un scandale politico-médiatique lié à la guerre en Irak.

Le juge Reggie Walton, chargé de l'affaire au tribunal fédéral de Washington, l'a également condamné à verser 250.000 dollars d'amende.

M. Libby, 56 ans, avait été reconnu coupable en mars d'obstruction à la justice, faux témoignage et parjure après plus d'un mois et demi de procès. Ses avocats ont confirmé mardi qu'il ferait appel, et l'ancien haut conseiller ne devrait pas être incarcéré avant la fin de cette nouvelle procédure.

Dans un communiqué, Dick Cheney et son épouse se sont dits "profondément attristés par cette tragédie", tout en ajoutant: "En tant qu'amis, nous espérons que notre système (judiciaire) parviendra à un résultat final en conformité avec ce que nous savons de cet homme de bien". L'accusation avait requis 30 à 37 mois de prison, une fourchette correspondant aux directives fédérales pour ce type de délits.

"Quelle que soit la sanction que vous choisirez de prononcer, elle devra affirmer clairement que c'est la vérité qui compte, pas le statut d'une personne dans la vie", avait expliqué le procureur Patrick Fitzgerald.

L'avocat de la défense, Ted Wells, avait réclamé un simple sursis, évoquant sur un ton dramatique, des dizaines de lettres de soutien à l'appui, "les services exceptionnels" rendus par M. Libby à la nation, et "l'humiliation publique" que son procès hypermédiatisé aux Etats-Unis lui a déjà fait subir.

Lewis Libby lui-même, qui n'avait pas pris la parole pendant le procès, a fait une courte déclaration, remerciant le personnel du tribunal pour sa gentillesse lors des "plus de 1.000 heures" qu'il y a passées ces derniers mois et demandant au juge de prendre en compte sa "vie entière", et non pas seulement le verdict du jury.

Le juge Walton s'est montré sensible à l'argument, faisant valoir que M. Libby avait fortement contribué à la sécurité nationale, mais relevant aussi: "on attend et on exige beaucoup (...) de ceux qui ont le bien-être et la sécurité du pays dans leurs mains". L'affaire remonte à juillet 2003, quand un diplomate, Joseph Wilson, a accusé l'administration Bush d'avoir menti en affirmant que Saddam Hussein avait tenté d'acheter de l'uranium au Niger, l'un des principaux arguments avancés pour justifier l'invasion en mars 2003.

La presse avait alors révélé que l'épouse de M. Wilson, Valerie Plame, était un agent de la CIA, et le procureur Fitzgerald a été chargé de débusquer l'auteur de cette fuite. L'enquête a montré que l'identité de Mme Plame avait circulé quasi-librement entre des responsables de la Maison Blanche et des journalistes avant de devenir publique, mais personne ne sera poursuivi pour la fuite. Seul M. Libby l'était pour avoir menti sur ses conversations avec trois journalistes.

Sous serment, M. Libby avait expliqué à plusieurs reprises avoir été surpris d'apprendre l'identité de Valerie Plame le 10 juillet 2003, alors qu'il en avait discuté avec au moins neuf personnes tout au long du mois précédent. La plupart de ces personnes, journalistes, membres du renseignement, responsables de l'administration Bush, ont témoigné au procès révélant les liens étroits entre la presse et la Maison Blanche, et les efforts quasi-obsessifs de l'administration pour discréditer toute critique de la guerre en Irak.

Sources AFP

Posté par Adriana Evangelizt

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