Moscou rejette la proposition de dialogue de l'Otan sur le traité FCE

Publié le par Adriana Evangelizt

Moscou rejette la proposition de dialogue de l'Otan sur le traité FCE


La Russie, qui vient de suspendre l'application du traité sur les Forces conventionnelles en Europe (FCE), a rejeté mercredi la proposition de l'Otan de discuter de sa décision mais s'est dite prête à poursuivre les discussions sur ce sujet avec les Etats-Unis.

Le Kremlin a annoncé samedi que le président Vladimir Poutine avait signé un décret suspendant l'application par la Russie du Traité FCE, qui plafonne les forces armées classiques des deux anciens blocs en Europe. En réaction, l'Alliance atlantique, qui a exprimé sa vive inquiétude, a appelé Moscou à entamer des discussions pour que le traité soit préservé.

"Je ne vois pas l'intérêt d'une telle conférence alors que jusqu'ici la position de l'Otan sur le traité FCE n'a pas chang'", a déclaré le chef du département des Accords internationaux au ministère russe de la Défense, le général Evgueni Boujinski, cité par les agences russes.

Dans le même temps, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a déclaré à la secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice "qu'il était prêt à poursuivre les discussions avec la partie américaine sur des sujets liés au FCE", a indiqué le ministère des Affaires étrangères.

Au cours de cette conversation téléphonique à l'initiative des Etats-Unis, M. Lavrov a expliqué les "motifs qui avaient poussé la Russie à suspendre sa participation au traité FCE", a précisé le ministère.

Moscou reproche aux pays de l'Otan de ne pas ratifier une version du traité révisée en 1999 à Istanbul pour tenir compte de la disparition du Pacte de Varsovie qui unissait la défense de l'URSS avec celle des pays socialistes d'Europe de l'Est.

Les pays de l'Alliance refusent de ratifier la nouvelle version tant que Moscou n'aura pas retiré ses troupes de Géorgie et de Moldavie pour se conformer aux engagements pris à Istanbul. Ils en sont donc restés au texte signé le 19 novembre 1990 à Paris entre l'Otan et le Pacte de Varsovie.

Le général Boujinski a déclaré que la suspension de l'application du traité FCE, qui intervient dans un contexte général de tension avec l'Occident, ne signifiait pas une augmentation des troupes armées à sa frontière occidentale. "La Russie ne prévoit pas d'augmentation de ses forces armées à sa frontière occidentale", a-t-il dit.

Outre le contentieux sur le traité FCE, la Russie critique les nouvelles bases américaines en Roumanie et en Bulgarie, jadis alliées de l'URSS. Elle s'oppose aussi vivement au projet de bouclier antimissile américain en Pologne et en République tchèque.

Cependant, le général Boujinski a estimé qu'il n'y avait pas "matière pour le début d'une nouvelle Guerre froide". "Ce ne sont pas les même contradictions idéologiques qui existaient alors. Mais c'est vrai que nous n'apprécions pas les actions de nos partenaires occidentaux", a-t-il dit.

Dans ce cadre, Moscou souhaiterait que le traité américano-soviétique sur les Forces nucléaires intermédiaires (FNI) devienne multilatéral et qu'un nouvel accord sur les armes stratégiques soit élaboré.

L'accord FNI signé en 1987 "impose des limites à deux parties seulement (la Russie et les Etats-Unis). Je proposerais qu'il soit multilatéral pour que les pays possédant des missiles à courte et moyenne portée s'y joignent", a-t-il dit.

Alors que le traité Start sur la réduction des armes stratégiques arrive à expiration en décembre 2009, la Russie a "demandé aux Etats-Unis de penser à quelque chose qui pourrait remplacer le traité Start-1, quelque chose de plus simple et de plus léger", et attend toujours sa réponse, a-t-il ajouté.

Sources La Tribune

Posté par Adriana Evangelizt

Publié dans Poutine Bush

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