USA : Les militaires et le pouvoir

Publié le par Adriana Evangelizt

USA : Les militaires et le pouvoir


par Comaguer

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Sans revenir au 11 Septembre 2001 mais en rappelant cependant que les protections militaires contre les détournements d’avions civils furent ce jour là dramatiquement inactives il devient de plus en plus nécessaire de se préoccuper de la fébrilité des officiers généraux de l’armée US et des dysfonctionnements de l’appareil militaire.

En effet le monocolorisme ou le consensualisme de la représentation politique nationale est tel que le débat sur la politique étrangère* du pays est de plus en plus alimenté par les dirigeants de cette force énorme qu’est l’armée US (voir notre dernier bulletin n° 174 à ce sujet) .

 

 

 

* Il est toujours utile de rappeler que pour la classe dirigeante des USA, il n’existe pas de séparation entre politique « intérieure » et politique « étrangère » puisque par définition le monde lui appartient et que

 

 

 

1 -partout où il y a un dollar dans un tiroir-caisse elle est chez elle et que

 

 

 

2- partout où il y a un dollar l’armée est là pour en assurer le cours forcé

 

 

 

Au chapitre des dysfonctionnements il faut placer au plus haut niveau et comme un symbole le récent survol, au mépris des multiples procédures de contrôle et sans qu’aucune explication officielle de cette très inquiétante « bavure » n’ait jusqu’à présent été fournie, du territoire US par un bombardier B 52 porteur de 6 missiles à tête nucléaire opérationnels chacun porteur d’une bombe équivalant à 10 Hiroshima. D’où vient la « fuite », quels sont les responsables des erreurs et des violations de toutes les procédures de sécurité en vigueur, le B 52 qui s’est posé en Louisiane allait-il poursuivre sa route et vers où , autant de questions aujourd’hui sans réponses.

 

 

 

Quant aux prises de parole officielles des militaires du plus haut niveau elles se multiplient et méritent réflexion.

 

 

 

Sur les projets d’attaque de l’Iran deux prises de position sont à retenir : celles de l’actuel commandant en chef des forces US pour l’Europe et le Moyen-Orient (CENTCOM qui couvre la zone d’engagement maximum de l’armée US : Irak et Afghanistan) et celles de son prédécesseur.

 

 

 

Le premier : l’Amiral FALLON, comme le second , le général ABIZAID qu’il a remplacé en Février 2007 ont tous les deux déclaré officiellement qu’il étaient opposés à une attaque de l’Iran. Leur propos est à la fois rassurant dans l’immédiat car il prend à contre-pied les va-t-en guerre les plus fous au nombre desquels on compte maintenant SARKOZY DE NAGY BOCSA et « BUSHNER » mais en même temps préoccupant venant de militaires. En effet, conscients l’un et l’autre de l’échec des aventures afghane et irakienne ils ne veulent pas engager leur armée dans une troisième aventure aussi désastreuse que les deux précédentes malgré les énormes moyens mis en œuvre ou au moins ils ne veulent pas l’engager maintenant. Le ministre de la Défense, ROBERT GATES, vient d’ailleurs de répondre à leurs inquiétudes puisqu’il a décidé d’augmenter de 50 000 hommes les effectifs globaux de l’armée US qui devraient atteindre l’effectif de 580000 hommes fin 2008. Selon les observateurs locaux, cet objectif sera d’ailleurs difficile à atteindre puisque les difficultés de recrutement sont réelles et que l’armée a dû assouplir lest critères d’embauche en termes de niveau de formation et de « moralité » (elle doit accepter des petits délinquants).

Sur la conduite des opérations en Irak : plutôt que de le faire lui-même BUSH a fait défendre devant le Congrès sa politique par le commandant des forces US et de la coalition en Irak, le général PETRAEUS. Le sénateur MAC GOVERN qui demandait qu’à cette occasion le général PETREAUS dépose sous serment a été expulsé. PETREAUS a donc pu dire ce qu’il voulait aux parlementaires et leur faire partager son « optimisme ». A un autre sénateur qui lui demandait avec insistance s’il pensait que les opérations qu’il conduisait en Irak contribuaient à renforcer la sécurité du peuple étasunien, question évidemment prioritaire pour les citoyens et les électeurs étasuniens, PETREAUS a répondu qu’il ne savait pas !

 

 

 

Dernière en date des prises de position des officiers généraux, celle du général SANCHEZ. Commandant des forces US en Irak en 2003-2004 et éclaboussé par l’affaire de la prison d’ABOU GHRAIB, il a pris sa retraite et, au cours d’une conférence, il a accusé le pouvoir politique d’impéritie c'est-à-dire de ne pas donner aux militaires les moyens nécessaires à gagner la guerre. BUSH est donc attaqué pour avoir engagé l’armée dans des guerres et de trahir les militaires en ne les soutenant pas suffisamment dans leurs efforts pour « vaincre ». Le général SANCHEZ est l’expression d’un courant fondamentaliste chrétien de plus en plus présent aux postes les plus élevés de la hiérarchie militaire qui veut gagner la « croisade de BAGDAD ». Pour ceux qui s’en souviennent ce genre d’opposition entre l’armée en campagne et le pouvoir politique rappelle un certain mois d’Avril 1961 où 4 généraux français en poste en Algérie : SALAN, CHALLE, ZELLER  et JOUHAUD ont voulu renverser le gouvernement.

La question d’un coup d’état militaire commence d’ailleurs à faire l’objet de débats publics aux Etats-Unis et apparaît même dans les éditoriaux des grands journaux comme le NEW YORK TIMES. Certains le redoutent, d’autres font valoir que l’armée et le complexe militaro-industriel ont déjà la réalité du pouvoir et que le Vice-président CHENEY est leur représentant à la Maison Blanche. La question est à suivre de prés, mais ce qui est d’ores et déjà certain c’est que n’importe quel futur candidat aux élections présidentielles de 2008 qui s’aviserait de dire que les politiques gouvernent et que les militaires exécutent s’exposerait à une fronde des militaires dont tous les mécanismes sont en place. Donc la guerre a encore de « beaux jours » devant elle.

Sources Global Research

Posté par Adriana Evangelizt

Publié dans OTAN

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