QUAND LE MENSONGE DEVIENT VERITE

Publié le par Adriana Evangelizt

Rumsfeld, Cheney et immanquablement Bush continuent de propager leurs mensonges au peuple américain au sujet de l'Irak. Et les journalistes bien sûr les dérangent. Ils font mal leur métier, sont déconnectés de la réalité et induisent les citoyens en erreur. "Pourquoi ne donnent-ils pas aux Américains une image plus juste de ce qui se passe en Irak ?" a le culot de dire Rumsfeld et Bush de renchérir : "En deux ans, le peuple irakien a fait des progrès formidables." Parle-t-il du progrès de la mortalité chez les irakiens ? Du progrès dans le chômage où 60 pour cent de la population est acculée ? Du progrès dans les emprisonnements de civils ? Du progrès dans les attentats qui dévastent le pays depuis que la soldatesque y sévit ? Du progrès de la liberté quand on sait que la peine de mort a été réhabilitée par les marionnettes qui sont au pouvoir ? Du progrès dans la misère, la pauvreté, la famine, la maladie, la ruine d'un pays privé d'eau et d'électricité au trois-quart ? Du progrès dans la reconstruction pour laquelle des milliards ont été versés mais où rien n'a été reconstruit justement ? Mais il est vrai qu'il faut que le congrès vote pour allouer encore 50 ou 60 milliards de dollars à la poursuite de la guerre. Alors si le Peuple Américain connaissait vraiment la situation tragique et dramatique des irakiens et ce que coûte cette destruction à chaque contribuable, il est bien évident que pas un cent ne serait alloué. Tout comme s'il savait que ces crapules ne sont au pouvoir que pour mieux piller l'Etat. Comme l'a si bien dit Harold Pinter "Il serait bon et juste que Bush et Blair fussent appelés à comparaître devant la cour internationale de justice".. mais pas qu'eux, avons-nous envie d'ajouter...

L'index violet des républicains

par Alexandre Sirois

Se faire réprimander en public par Donald Rumsfeld n'a rien d'agréable. Quelques dizaines de reporters, dont votre humble serviteur, l'ont appris à leurs dépens en début de semaine.

Le secrétaire américain à la Défense avait été invité à prononcer un discours sur l'avenir de l'Irak à l'Université John Hopkins.
Il en a surtout profité pour rabrouer les journalistes et autres critiques de la gestion de la guerre.

Reprenant un thème cher au président Richard Nixon, il a insinué que les médias font partie d'une élite déconnectée de la réalité. Il les a accusés d'induire les citoyens en erreur au sujet du conflit et les a exhortés à " réévaluer " leur approche.

Chaque fois que je rencontre les troupes, on me pose la même question : pourquoi ne donne-t-on pas aux Américains une image plus juste de ce qui se passe en Irak ? " a-t-il lancé en dévisageant le groupe de journalistes qui l'écoutaient, incitant les nombreux autres membres de l'audience à faire de même.

Rumsfeld a fait cette sortie lundi matin. Vingt-quatre heures plus tard,
Dick Cheney tendait une perche aux journalistes dans un discours où il a fait état de progrès tant sur le plan politique que sur celui de la sécurité.

L'allocution du vice-président a été hautement médiatisée. Mais pas tant que celle de George W. Bush qui, mercredi, a tenu des propos similaires. " En deux ans et demi, le peuple irakien a fait des progrès remarquables ", a-t-il affirmé.

Tampon de la solidarité


Le discours optimiste du président américain survenait une semaine après la présentation en grande pompe de son " plan pour la victoire ". Un document, a-t-on appris plus tard, qui reflète les idées d'un nouveau venu à la Maison-Blanche, Peter D. Feaver.

Ce politologue de l'Université Duke est un spécialiste de l'opinion publique en temps de guerre. Il est persuadé que
les Américains seront en faveur de l'intervention américaine en Irak s'ils pensent qu'elle sera couronnée de succès.

Ainsi s'explique l'offensive tous azimuts de l'administration Bush depuis 10 jours. À l'approche des élections du 15 décembre en Irak, elle juge le moment propice à un revirement de l'opinion publique américaine. Elle pense pouvoir prouver aux Américains que l'Irak, lentement mais sûrement, se remet sur les rails.

La pente à remonter est abrupte. Selon un sondage Gallup publié la semaine dernière, avant le début de la campagne de relations publiques de la Maison-Blanche,
55 % des Américains estimaient que Bush n'avait pas de plan pour la victoire en Irak.

On devrait être en mesure d'évaluer sous peu combien de sceptiques le président pourra confondre. Ce qui semble déjà clair, cependant, c'est que les républicains ont commencé à reprendre confiance depuis cette contre-attaque. Le parti a retrouvé son unité et sa discipline pour ce qui est du dossier irakien.

Et son esprit d'initiative. Une poignée de ténors républicains, dont l'ancien parlementaire Newt Gingrich, ont commencé à encourager les Américains à s'enduire l'index d'encre violette dès lundi, à l'exemple des Irakiens qui iront voter.

Ils ont même prié les commerçants du pays de mettre des tampons encreurs à la disposition de leurs clients la semaine prochaine afin qu'ils puissent manifester leur solidarité.


Démocrates déboussolés


Les démocrates, pour leur part, semblent pris de court. Ils ont rarement autant manqué de cohésion depuis le début de l'année. Plusieurs rejettent l'idée d'un échéancier pour le retrait des troupes américaines d'Irak, mais d'autres, inspirés par l'ancien combattant John Murtha, réclament le retour des militaires dans les six mois.

En plein désarroi, le parti n'avait surtout pas besoin que son président, Howard Dean, se mette les pieds dans les plats pour la énième fois. C'est pourtant ce que l'ancien gouverneur du Vermont a fait lundi en affirmant que les États-Unis ne gagneront jamais la guerre en Irak.

Les républicains, sur leur lancée, ont répliqué hier par la bouche de leurs canons. Ils ont diffusé une pub dévastatrice où on aperçoit l'image d'un drapeau blanc avant l'intervention de Dean et celles d'autres démocrates favorables au retrait des troupes.

Il est trop tôt pour dire si l'offensive républicaine, menée avec l'énergie du désespoir et jumelée à une bonne vieille campagne de pub au vitriol, portera ses fruits. Mais alors que le violet est en vogue, les démocrates n'ont certes pas choisi le bon moment pour donner l'impression qu'ils veulent hisser le drapeau blanc.

Sources : CYBERPRESSE MONDE

Posté par Adriana Evangelizt

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