Les Etats-Unis et les Nations-Unies 2ème partie

Publié le par Adriana Evangelizt

 

 

Les Etats-Unis et les Nations-Unies

 

 

 

La réforme de l’ONU vue par les Etats-Unis

La réforme de l’ONU est une des préoccupations premières de l’ensemble des instances gouvernementales et législatives du pays. Depuis cinq ans, les Etats-Unis ont décidé d’avoir dans ce domaine une politique pro-active qui va jusqu’à imposer une certaine vision de la réforme et des projets très précis dans tous les domaines de compétence du système onusien [33]. La mise en oeuvre des plans de réformes élaborés par le Secrétaire général est suivie de très près par le Congrès qui publie régulièrement des rapports et des audits à ce sujet : rapports indépendants (comme ceux du « General Accounting Office »), rapports des comités et sous-comités du Congrès et rapports faits par le Département d’Etat au Congrès.

L’objectif américain de réforme de l’ONU est clair : faire de l’Organisation mondiale une institution qui puisse promouvoir et servir les intérêts américains. C’est une réforme administrative et financière que les Etats- Unis souhaitent avant tout. Très peu de propositions sont avancées pour améliorer les activités de maintien de la paix, en dehors d’un soutien général aux recommandations du rapport Brahimi et du souhait de rendre les opérations de maintien de la paix crédibles (avec une sortie de crise) sans participation américaine. Cette vision est partagée par les membres du Congrès comme par les membres de l’Administration. Le représentant américain, Richard Holbrooke, a réaffirmé que la discipline budgétaire serait son mot d’ordre et que la réforme de l’ONU serait sa plus grande et sa plus constante priorité.

Une réforme qui concerne l’ensemble du système des Nations Unies

Pour toutes les institutions du système, l’accent est mis sur l’efficacité et sur la réduction des dépenses. Les maîtres mots de la réforme doivent être, selon les Américains : efficacité/rendement, responsabilité/responsabilisation, contrôle/évaluation et transparence. L’objectif d’une réforme de l’ONU est d’en faire une organisation « plus petite, mieux organisée et plus productive  » [34]. Les membres du Congrès vont peut-être encore plus loin que les membres de l’Administration en souhaitant une Organisation plus petite, concentrée sur certaines actions, plus efficace, avec des missions clairement définies. Ainsi les Nations Unies pourront-elles évoluer d’un système fragmenté et de structures concurrentes à un système interactif et entièrement intégré [35].

Un Secrétariat de l’ONU rationalisé

La réforme administrative du Secrétariat est depuis presque cinq ans considérée comme une priorité pour l’administration américaine. En effet, les Etats-Unis pensent que la crédibilité future des Nations Unies dépendra de sa capacité à améliorer l’efficacité de sa gestion, la qualité de son personnel et la compétence de son administration [36]. Ils souhaitent un Secrétariat dont le travail, les programmes et le budget soient orientés vers les résultats, fondés sur la performance. Depuis le départ, les propositions américaines de réforme du Secrétariat des Nations Unies comportent trois axes principaux : améliorer le fonctionnement du Secrétariat (modification de l’organigramme, réduction du nombre de postes, élimination des doubles emplois, système efficace d’information et de contrôle), établir des priorités (supprimer les programmes obsolètes, concentrer les ressources sur l’essentiel, agir de façon décentralisée), réorganiser la machinerie intergouvernementale (réorganiser et renforcer l’ECOSOC, fusionner les comités et programmes ayant les mêmes compétences) [37].

Dans ces domaines, les Etats-Unis ont obtenu un certain nombre de réformes, qui vont dans le sens d’une clarification des lignes d’autorité et de commandement comme d’une meilleure gestion des activités de l’ONU. Ils ont obtenu la création, en juillet 1997, du poste de Vice-Secrétaire général (« Deputy Secretary-General »), véritable numéro 2 de l’Organisation, chargé de la gestion administrative journalière de l’Organisation, remplaçant le Secrétaire général lors de ses déplacements à l’extérieur (ayant par conséquent une autorité hiérarchique), et laissant ainsi celui-ci s’occuper à plein temps des problèmes politiques et diplomatiques. Deuxièmement, ils ont obtenu le regroupement de certains départements (Département du Désarmement, Département des Affaires humanitaires, Département économique et social). Troisièmement, un Bureau des services de contrôle interne a été créé pour élaborer une méthode d’évaluation standardisée, incluant des critères spécifiques de pertinence et d’efficacité. Les Etats-Unis ont également demandé que la fonction d’Inspecteur général [38] soit intégrée à tout le système onusien, afin de renforcer la transparence et la responsabilité des activités. Ils recommandent également un renforcement des relations entre le Bureau des services de contrôle interne et le Corps Commun d’Inspection.

Enfin, les Etats-Unis avaient demandé à ce qu’une culture gestionnaire de responsabilisation et de responsabilité soit inculquée au personnel des Nations Unies. Cette responsabilisation du personnel implique la désignation de responsables pour chaque tâche assignée. Les Etats-Unis recommandent la révision du code de conduite des membres du Secrétariat, l’extension des programmes de formation, et le renforcement de l’indépendance du personnel. Ils insistent sur la nécessaire compétence et la diversité du personnel du Secrétariat, lequel doit être nommé et promu sur la base du mérite. Ils recommandent également une gestion décentralisée et une délégation d’autorité vers les centres régionaux. Ces deux secteurs de réforme n’ont pas, au goût des Américains, encore assez progressé.

La réforme du Conseil de sécurité : élargir sans ralentir la décision

Concernant la réforme du Conseil de sécurité, l’objectif des Etats-Unis est le suivant : élargir le Conseil de sécurité pour accroître sa représentativité, mais sans perdre en efficacité [39]. Pour cela, ils pensent que la composition du Conseil ne doit pas dépasser 21 à 24 membres. Pendant longtemps, ils sont restés inflexibles sur le chiffre de 21 membres. Au début du mois d’avril 2000, ils ont accepté un léger dépassement de ce chiffre [40]. Le représentant permanent a annoncé que « les Etats-Unis sont prêts à prendre en considération des propositions pour un nombre de sièges légèrement plus grand que 21 ». Ils soutiennent la candidature du Japon et de l’Allemagne ainsi que trois ou quatre pays en développement au poste de membre permanent. Les pays en développement doivent être choisis par leur région (un seul pays peut être désigné ou leur siège peut être rotatif). Les Etats-Unis semblent plutôt favorables à une rotation régionale de longue durée qui deviendrait possible avec l’abandon de la règle de non-rééligibilité des non-permanents. Les Etats-Unis souhaitent également préserver les prérogatives des membres permanents. En conséquence, il n’est pas question pour eux de remettre en cause le droit de veto. Les Etats-Unis se sont dits fermement opposés à tout changement dans ce domaine.

La réforme financière

La réforme financière est celle qui recueille, depuis longtemps, la plus grande des attentions de la part des Etats-Unis [41]. Elle comporte plusieurs volets :

-  la réactualisation et la renégociation des contributions de chaque Etat membre pour le budget ordinaire et celui des opérations de maintien de la paix ;

-  la baisse de la contribution américaine au budget général et à celui du maintien de la paix ;

-  le paiement de la dette américaine ;

-  le sort réservé aux comptes d’appui divers.

La nécessité de régler la dette américaine fait l’unanimité au Congrès comme au sein de l’Administration, mais le processus pour aboutir à une solution a été long et la dette n’est toujours pas réglée entièrement. Un accord appelé « Paquet Helms-Biden » (ou « United Nations Reform Act of 1999 » - Bill 97-1) a été signé le 15 novembre 1999. Il clôturait une négociation de deux ans entre l’Administration et le Congrès pour le paiement des arriérés américains. Au moment de signer un accord en 1998, le paiement avait été lié à la politique de contrôle des naissances et avait dû, par conséquent, être renégocié. C’est finalement le Président qui a cédé. Pour arracher le compromis, Bill Clinton a dû accepter in extremis ce qu’il refusait depuis son arrivée à la présidence : subordonner le paiement de la contribution américaine à l’ONU à la campagne anti-avortement qu’une poignée d’élus mène au Congrès. Les Républicains ont obtenu que la loi américaine interdise au budget fédéral de subventionner quiconque fait de l’avortement une méthode de contrôle des naissances comme les autres. Ce que le Congrès a proposé, c’est un paiement fractionné et conditionné. Avec le paquet « Helms-Biden », le Congrès veut également réduire la contribution américaine à 22 %, voire 20 % du budget annuel de l’ONU (c’est-à-dire autant que le Japon - 19,6 % - et bien moins que l’Union européenne - 36,6 %) et de 31 à 25 % pour le budget des opérations de maintien de la paix. Mais il existe un désaccord entre l’ONU et le Congrès sur le montant des arriérés. L’ONU évalue la dette américaine à 1,7 milliard de dollars, Washington ne reconnaît qu’à peine un milliard. Les Etats-Unis n’ont, pour le moment, payé qu’une faible partie (non contestée) de leur dette (100 millions de dollars en décembre 1999) et ont depuis attendu une révision des barèmes des contributions avant de payer la deuxième tranche prévue.

Un accord sur la révision des barèmes des deux budgets a été obtenu le 22 décembre 2000, date limite des négociations pour l’adoption du budget pour le prochain biannum, in extremis et de haute lutte lors de négociations menées au sein de la Cinquième Commission de l’Assemblée générale [42].

Concernant le premier volet (celui du budget ordinaire), cet accord a été grandement facilité par une contribution inopinée d’origine privée : celle de Ted Turner qui offre à l’ONU, via le Département d’Etat (l’ONU ne pouvant accepter de contributions privées), l’équivalent des 3 % (34 millions de dollars) qui correspondent à la baisse de la contribution américaine au budget ordinaire de l’ONU sur un an [43]. La contribution américaine au budget ordinaire est donc abaissée à 22 %. Afin de combler cette baisse, dix-neuf pays (dont l’Australie, le Brésil, le Canada, la Corée du Sud, la Chine, la Nouvelle-Zélande, la Pologne, la République tchèque, la Russie - qui double sa quote-part - et Singapour) ont accepté d’accroître leur contribution, un mécanisme de transition étalé sur deux ans [44]. Suite à cet accord, le sénateur Helms a autorisé le versement des 582 millions de dollars (dont 107 millions pour le remboursement de crédits pour les opérations de maintien de la paix) qui correspondent au paiement de la deuxième tranche du « paquet Helms-Biden ». On peut s’interroger ici sur les conséquences de « l’offre » de Ted Turner qui finance indirectement l’ONU de manière privée, ce qui laisse la porte ouverte à une diminution de la responsabilité et de la responsabilisation des Etats membres de l’Organisation.

Pour ce qui est du second volet, l’objectif était la diminution des contributions de l’ensemble des Etats du P5 et notamment de la contribution américaine [45]. Les Etats-Unis ont renoncé publiquement au principe du plafond (25 %) pour le barème des opérations de maintien de la paix, mais ont obtenu que leur contribution passe de 30 % à 26-27 % (ce qui fait une différence de 90 à 120 millions de dollars par an). Sur ce point, les objectifs du « paquet Helms-Biden » sont presque atteints. Les Etats-Unis souhaiteraient que le pourcentage de leur contribution au budget des opérations de maintien de la paix soit abaissé à 25 %, ce qui nécessiterait un autre accord. Cette nouvelle baisse correspondrait en fait à la contribution américaine « réelle » depuis octobre 1995.

Conclusion

Trois attitudes influencent en profondeur l’élaboration de la politique étrangère américaine :

-  beaucoup d’Américains sont profondément chauvins ; ils sont convaincus de faire partie du plus fort et du plus vertueux des peuples ;
-  beaucoup ont une tendance à l’isolationnisme qui vient d’une croyance en l’autosuffisance de l’Amérique ;
-  beaucoup sont convaincus que les Etats-Unis sont la plus généreuse des nations [
46].

On peut expliquer ces attitudes par le fait que la société américaine se pose en société modèle et se croit telle. Les propos du Secrétaire d’Etat Strobe Talbott reflètent cet état d’esprit : « Laissez-moi commencer par dire qu’il existe une reconnaissance partagée des trois plus grandes forces de notre nation : premièrement, la force et l’attrait général de nos valeurs et institutions démocratiques ; deuxièmement, la force de notre économie qui dépend de la paix et la stabilité globale de sociétés et de marchés ouverts ; et, troisièmement, de la force de notre puissance militaire. En bref, nous avons le coeur, les cerveaux, le porte-monnaie et les muscles pour pouvoir exercer un leadership international, et de le faire au nom de nos propres intérêts comme au nom de ceux de l’humanité tout entière » [47]. Dans ces conditions, il est difficile d’obtenir un compromis avec des partenaires personnes convaincues d’avoir raison et d’être les meilleures, alors que l’ONU prône un certain égalitarisme entre les Etats membres. Un Etat, aussi puissant soit-il, ne peut ignorer l’opinion des autres Etats quand il se trouve autour de la table du Conseil de sécurité et au sein de l’Assemblée générale.

Ce que souhaitent les Etats-Unis sur le plan international, c’est d’éluder toute contrainte sur leurs décisions comme sur leur façon d’agir. Ils veulent pouvoir contrôler la chaîne des événements du début à la fin. L’ONU est un instrument qu’ils souhaitent pouvoir contrôler. Réformer l’ONU dans le « bon sens » est un moyen parmi d’autres pour atteindre cet objectif. Réformer pour mieux contrôler pourrait être le leitmotiv ou le slogan caché de la politique américaine en la matière. Mais les Etats-Unis hésitent également à trop affaiblir l’ONU. Ainsi, ils « s’efforcent de trouver une voie mediane entre deux conceptions aussi insatisfaisantes l’une que l’autre de la politique étrangère  : le retrait pur et simple dans une attitude d’isolationnisme et le rôle de gendarme du monde » [48]. L’approche américaine à l’égard des Nations Unies est donc avant tout pragmatique et conjoncturelle. Les Etats-Unis reconnaissent l’utilité du multilatéralisme et soutiennent l’action de l’ONU au cas par cas, quand leur intérêt les incite à le faire.

En définitive, c’est davantage la configuration de la politique intérieure américaine et ses enjeux qui constituent une contrainte pour l’ONU, comme sur la politique de l’Organisation vis-à-vis des Etats-Unis, voire sur sa politique générale dans les domaines du maintien de la paix et du développement économique. Tour à tour, les données de la politique intérieure américaine peuvent promouvoir le leadership des Etats-Unis à l’intérieur du système onusien, soutenir les politiques menées par l’ONU ou limiter la participation et le soutien américains. Les institutions du système onusien, en revanche, n’ont jamais influencé la définition des intérêts ou des objectifs américains. Elles n’ont pas davantage limité la capacité des Etats-Unis à poursuivre leurs objectifs propres.


Les conditions du « Paquet Helms-Biden »

1. Suprématie de la Constitution américaine ; 2. Pas de souveraineté de l’ONU ; 3. Respecter les droits de propriété des Etats-Unis ; 4. Aucune autorité pour emprunter de l’argent ; 5. Pas de taxation de la part de l’ONU ; 6. Impossibilité d’utiliser des taux d’intérêt ; 7. Pas d’armée permanente et non-signature des accords au titre de l’Article 43 ; 8. Un budget de l’ONU raisonnable et dégraissé ; 9. Les deux prochains budgets onusiens ne doivent prévoir aucune augmentation ; 10. Mise en place d’un inspecteur général dans certaines institutions du système ; 11. Nouvelles procédures budgétaires à l’ONU ; 12. Politique de fermeture de certains programmes de l’ONU ; 13. Développement d’un critère d’évaluation ; 14. Demande d’un siège au Comité pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB) de l’ONU, que les Etats-Unis avaient perdu en 1997 au profit d’un Français ; 15. Accès aux données financières de l’ONU par le General Accounting Office ; 16. Politique du personnel ; 17. Un barème des quotes-parts équitable.


Les tranches du remboursement des arriérés américains

Le Congrès a adopté un plan d’apurement de ces arriérés qui propose de verser aux Nations Unies 926 millions de dollars en 3 tranches soumises à des conditions.

Première tranche : 100 millions de dollars en échange de la certification par le Département d’Etat que les Nations Unies n’établissent pas une force de défense permanente, ne cherchent pas à mettre en place une fiscalité internationale, etc., conditions évidemment déjà remplies. Cette tranche a été payée.

Deuxième tranche : 582 millions de dollars (dont 107 millions pour le remboursement de crédits pour les opérations de maintien de la paix) contre l’abaissement de la quote-part des Etats-Unis au budget général à 22 % et la création d’un plafond de leurs contributions aux opérations de maintien de la paix à 25%.

Troisième tranche : 244 millions de dollars contre, notamment, le gel du budget de toutes les organisations du système des Nations Unies, l’abaissement de 22 à 20 % de la quote-part américaine au budget général et la création d’un siège permanent au Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires.

Notes :

[13] Informations données par Thomas W. Lippman, « Congress Coming Under New Pressure to Pay Debt to the UN », International Herald Tribune, 15 juin 1999.

[14] Un sondage effectué en juin 1999 montre que 70 % des personnes interrogées ont une opinion favorable de l’ONU. Pour 65% (contre 26 %) des Américains, « les Etats-Unis doivent coopérer pleinement avec les Nations Unies ». Sondage effectué par le « Pew Center », reproduit sur le site Internet consacré aux relations entre l’ONU et les Etats-Unis : http://usinfo.state.gov/topical/pol/unsandun/unpoll.htm. Dans un sondage du même institut effectué en 1997, 53 % des personnes interrogées pensaient que les Etats-Unis devraient donner une « certaine priorité » au renforcement de l’ONU (pour 30 % d’entre eux, c’est la première des priorités). 62% des personnes interrogées pensent que leur pays ne devrait pas agir de façon unilatérale, mais au contraire, rechercher systématiquement le consensus. Un sondage Gallup/USA Today a montré qu’une majorité de 57 % approuvait la participation de troupes américaines aux opérations de maintien de la paix sous le commandement des Nations Unies. Paradoxalement, ce chiffre est supérieur au soutien des troupes américaines participant à des opérations sous commandement de l’OTAN (69 %).

[15] Pour James M. Lindsay, les Américains sont des internationalistes apathiques : « ils approuvent l’internationalisme en théorie, mais font rarement quelque chose pour l’appuyer en pratique ». In « From Containment to Apathy », Foreign Affairs, septembre/octobre 2000. Il ajoute : « les Américains ont peut-être été en faveur du paiement de la dette envers l’ONU, mais peu ont écrit au Congrès pour demander une action dans ce sens ».

[16] Stanley Hoffmann, conférence donnée à l’IFRI sur « Les Etats-Unis : une puissance incertaine », 13 juin 2000.

[17] Pour Pat Buchanan, les Etats-Unis doivent sortir de l’OMC et du FMI et dire à Kofi Annan : « votre bail pour l’ONU, Monsieur, est arrivé à expiration ; vous devez vous en aller des Etats-Unis, M. Kofi. Je veux être poli, mais si vous n’êtes pas parti avant la fin de cette année, j’enverrai un petit millier de Marines vous aider à plier bagage ». Extraits de discours. In « Buchanan Assails » Vandals of Multiculturalism «  », International Herald Tribune, 14 août 2000.

[18] Selon ces groupes extrémistes, l’ONU constitue « une menace mortelle » pour les Etats-Unis Voir les articles publiés sur l’ONU dans The New American, http://www.thenewamerican.com. Nous reproduisons ici quelques idées et affirmations contenues dans ces articles.

[19] Propos de Jesse Helms dans son discours devant le Conseil de sécurité, 20 janvier 2000.

[20] Ibid.

[21] « The US system is based on the concept that rights come from God and that the purpose of government is to protect God-given rights. The UN does not recognize the supremacy of God and views itself as the source of ‘rights ’. » Robert W. Lee, « A Few Tied Bromides », The New American, 11(7), 3 avril 1995.

[22] Propos de Kim Holmes, Vice-Président, The Heritage Foundation. Entretien, Washington, 31 mai 2000.

[23] On a alors parlé du « syndrome somalien » (comme on parlait vingt ans plus tôt du « syndrome vietnamien  ») qui a affecté les engagements militaires américains ultérieurs.

[24] Les Etats-Unis sont toutefois au 12e rang des pays contributeurs de troupes de l’ONU grâce aux 865 policiers civils (et retraités) engagés (ils sont au 1er rang au nombre de policiers déployés). Les Etats-Unis ont donc un effectif total de 901 personnes engagés dans des opérations de l’ONU.

[25] Serge Sur, « A propos du Traité sur l’interdiction complète des essais nucléaires : Les Etats-Unis entre l’unilatéralisme et le multilatéralisme », Annuaire français de relations internationales, 2000, volume I, p. 755.

[26] La contribution américaine avant l’accord de décembre 2000 était de 30,4 %. Depuis octobre 1995, ils contestent les 5% restant et accumulent de nouveaux arriérés. L’ONU n’ayant, bien entendu, jamais reconnu cette baisse unilatérale et réclamant donc le paiement de ces 5 %, ces nouveaux arriérés (près de 500 millions de dollars) sont donc des « arriérés contestés » par le gouvernement américain. Il est peu probable que les Etats-Unis les paient un jour.

[27] Richard Holbrooke : « We need a United Nations to be a place where nations with common interests can come together. (...) The UN also serves American interests by taking the lead to address problems that know no borders - such as assisting refugees, helping tackle starvation and disease, and reversing environmental degradation.  » Ambassadeur Richard C. Holbrooke, United States Representative to the United Nations, Address to the National Press Club, « A New Realism for a New Era : The US and the UN in the 21st Century », 2 novembre 1999.

[28] Il faut signaler ici que, après le départ de Bill Richardson pour le ministère à l’Energie, le poste de représentant permanent à l’ONU était resté vacant pendant un an. Le Congrès a voulu effectuer une enquête administrative sur Richard Holbrooke et des luttes politiciennes ont retardé sa prise de fonctions. En effet, ce poste d’ambassadeur auprès de l’ONU est, aux Etats-Unis, un poste politique ; le représentant américain est un membre du gouvernement.

[29] Donald J. Puchala, « Outsiders, insiders and UN reform », Washington Quarterly, 17 (4), automne 1994, p. 164.

[30] Cité par Edward C. Luck, op. cit. (note 4), p. 148.

[31] L’ambassadeur américain pour les crimes de guerre, David Scheffer, a affirmé que Washington reverrait son soutien général à la Cour, voire aux activités de maintien de la paix, si cette disposition n’était pas approuvée. Evelyn Leopold, « US Threatens Not To Support New UN Global Court », Reuters, 18 octobre 2000.

[32] Mais le président américain n’ayant pas soumis au préalable le texte au Sénat pour avis, il est peu probable que le texte soit ratifié par un Congrès toujours aussi hostile à ce projet.

[33] En 1996, les Etats-Unis ont fait des propositions très précises dans deux documents : une présentation faite en février 1996 devant le « Groupe de travail de haut niveau à composition non limitée sur le renforcement du système des Nations Unies » et un document intitulé « Preparing the UN for Its Second Fifty Years » du 24 avril 1996. Ces documents ont conduit à l’élaboration des propositions de réforme du Secrétaire général en juillet 1997.

[34] Madeleine Albright, discours de Raleigh, 4 mars 1996.

[35] Document de février 1996.

[36] Roger A. Coate, UN Policy and The Future of The United Nations, 1994, The Twentieth Century Fund Press, New York, p. 13. Dans le même livre (p. 21), Ronald I. Spiers ajoute que « la réforme du Secrétariat est le problème le plus important dans le débat concernant la réforme des Nations Unies ».

[37] « Our goal is a UN that is capably-managed, equitably-financed and organized to respond rapidly and well to traditional and emerging challenges alike. Our premise is that the UN reflects the highest aspirations of the human race, and that it should therefore operate in a manner that reflects the highest standards of excellence and skills. » Document d’avril 1996.

[38] Ce poste d’inspecteur général avait été créé à la demande expresse des Américains.

[39] « Les Etats-Unis se sont engagés pour élargir le Conseil de sécurité de manière à renforcer ses capacités et son efficacité, et à améliorer son représentativité sans pour autant affaiblir l’efficacité de son travail. » « UN Security Council Expansion », Fact sheet released by the Bureau of International Organization Affairs, Département d’Etat, 5 janvier 2000.

[40] « US Ready for Larger Security Council », International Herald Tribune, 5 avril 2000.

[41] Cette réforme qui, aux yeux des Américains, doit aller dans le sens d’une réduction du budget onusien ou de sa non-augmentation, entre en contradiction avec le fait que certaines réformes demandent de l’argent, notamment celles envisagées par le rapport Brahimi. La solution trouvée a donc été de faire financer une partie des réformes proposées par Brahimi (notamment la création des 93 postes au DOMP) par le compte d’appui aux opérations de maintien de la paix.

[42] Le budget ordinaire de l’ONU est renégocié tous les trois ans ; pour le budget des opérations de maintien de la paix, c’est la première fois depuis 27 ans que les quotes-parts des Etats évoluent.

[43] « Accord sur la participation américaine au budget de l’ONU », Le Monde, 24-25 décembre 2000 ; « Paying UN Dues », International Herald Tribune, 1er janvier 2001.

[44] Le critère de calcul pour les quotes-parts du budget ordinaire est le taux de croissance économique.

[45] Les quotes-parts du budget des opérations de maintien de la paix sont calculées sur la base de celles du budget ordinaire auxquelles s’ajoute un dégrèvement, au bénéfice des pays en développement, correspondant à la capacité de payer des Etats, mais supporté principalement par les membres du P5.

[46] A partir d’une étude menée en 1945 à l’Université du Michigan. Edward C. Luck, op. cit. (note 4), p. 33.

[47] « The Case for the US in the UN », Remarks by Acting Secretary of State Strobe Talbott to the Nations Assembly on the United States and the United Nations, 1er septembre 1995. Voir l’article de Michael Ledeen pour un aperçu de cet état d’esprit : « Les paradoxes de la politique étrangère américaine », Politique internationale, no 89, automne 2000, pp. 73-79.

[48] Michael Barnett, « La diplomatie américaine et l’avenir de l’ONU », Trimestre du Monde, 2e trimestre 1995, no 30, p. 53.

Sources : AFRI

Posté par Adriana Evangelizt

Publié dans LES USA ET L'ONU

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