La loi antiterroriste dénoncée par les défenseurs des droits de l'homme

Publié le par Adriana Evangelizt

Ce qui se passe aux Etats-Unis est très grave pour la Liberté. Car cette loi n'a pas vraiment été votée pour les combattants ennemis, ne nous leurrons pas mais pour tous les dissidents ou opposants américains.

La loi antiterroriste dénoncée

par les défenseurs des droits de l'Homme

par Jérôme Bernard



Des organisations américaines de défense des droits de l'Homme ont dénoncé mardi la loi promulguée par le président George W. Bush sur l'interrogation et la détention de suspects de terrorisme qui a suscité des réactions opposées des républicains et des démocrates.

«La nouvelle loi (est) l'une des pires atteintes aux libertés individuelles jamais promulguées dans l'histoire américaine», a dénoncé l'American Civil Liberties Union (ACLU) dans un communiqué.

«Le président peut désormais - avec l'accord du Congrès - détenir indéfiniment des gens sans inculpation, retirer les protections contre d'horribles abus, juger des gens sur des on-dit, autoriser des procès qui peuvent condamner à mort des gens en s'appuyant sur des témoignages littéralement extraits par la force de témoins, fermer la porte aux plaintes reposant sur l'habeas corpus», a estimé le directeur de l'ACLU, Anthony Romero, cité dans le communiqué.

«Aujourd'hui, l'ACLU est l'organisation la plus conservatrice d'Amérique», proclame l'association sur une pleine page de publicité publiée mardi dans le quotidien Washington Post. «Depuis sa fondation, l'ACLU mène la bataille pour conserver nos libertés les plus précieuses», ajoute-t-elle.

Environ 200 personnes ont manifesté devant la Maison-Blanche au moment de la signature d'un texte qui «fait honte à l'Amérique» et une quinzaine d'entre elles ont été arrêtées, selon les organisateurs.

Selon Michael Ratner, président du Centre pour les droits constitutionnels (CCR), qui rassemble des avocats représentant les prisonniers de Guantanamo, l'habeas corpus, qui protège contre les détentions arbitraires, est «la pierre angulaire de la justice occidentale».

«Il est essentiel que les lois - pas des individus, qu'ils soient rois ou présidents - gouvernent un territoire», a-t-il estimé dans un point de vue publié récemment dans l'hebdomadaire The Nation.

Désormais, selon lui, «si vous n'avez pas la chance d'être citoyen américain et que le président vous détient en tant que combattant ennemi, vous ne pouvez pas contester la légalité de votre détention devant un tribunal parce que l'habeas corpus a été aboli. Vous êtes là pour toujours... ou jusqu'à ce que le président change d'avis. Si vous avez la chance d'être citoyen, vos droits liés à l'habeas corpus ne vous feront pas sortir rapidement : le président peut désormais détenir tout citoyen qu'il choisit, sans inculpation, simplement en déclarant le prisonnier combattant ennemi».

«Même si je suis convaincu que cette loi ne tiendra pas devant la justice, nous sommes confrontés à au moins un an de défis avant qu'elle ne soit déclarée non-constitutionnelle», ajoute M. Ratner.

La loi a suscité également des réactions politiques opposées.

«Les républicains reconnaissent la nature sérieuse de la menace terroriste et pensent que le président doit disposer de tous les moyens à sa disposition pour protéger les Américains», a déclaré dans un communiqué le chef de la majorité républicaine à Chambre des représentants, John Boehner.

À l'inverse, le sénateur démocrate Ted Kennedy a dénoncé une loi «qui donne au président un pouvoir excessif pour étiquetter et détenir des combattants ennemis». «Elle vide de son contenu le principe de l'habeas corpus pour tous les non-citoyens (américains) est presque à coup sûr non-constitutionnelle, ainsi que sa tentative de légaliser l'utilisation de preuves obtenues par la torture», a-t-il ajouté.

Michael Ratner a reproché toutefois aux démocrates de ne pas s'être battus de manière acharnée contre la loi au Congrès. «Malgré leurs bruyantes protestations contre cette loi, les démocrates se sont finalement avoués vaincus. Ce n'était pas un moment dont il faut être fier», a-t-il dit.

Sources :
Cyberpresse

Posté par Adriana Evangelizt

Publié dans TORTURE DES DETENUS

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