Les démocrates veulent une nouvelle politique en Irak
Les démocrates veulent une nouvelle politique en Irak
Les démocrates, forts de leur victoire lors des élections parlementaires américaines qui ont viré au référendum sur la guerre en Irak, ont immédiatement réclamé un changement de stratégie dans ce pays.
Nancy Pelosi, qui devrait devenir la première présidente de la chambre basse du Congrès, a affirmé dès mardi soir que "les Américains ont voté aujourd'hui pour un changement et pour que les démocrates fassent prendre une nouvelle direction à notre pays".
"Les Américains ont été très clairs: il nous faut un changement de direction sur l'Irak. Persister (dans la politique actuelle) n'a pas rendu notre pays plus sûr, n'a pas honoré nos engagements envers nos soldats, et n'a pas renforcé la stabilité de la région" du Moyen-Orient, a-t-elle lancé dans un discours au quartier général des démocrates à Washington.
Les démocrates ont remporté la majorité à la chambre des représentants mardi, pour la première fois depuis 12 ans, et il ne leur manquait que deux sièges pour conquérir également le Sénat.
La guerre en Irak, qui a déjà coûté la vie à près de 2.800 soldats américains et englouti plusieurs milliards de dollars par semaine au contribuable, suscite un mécontentement croissant parmi la population américaine.
Octobre a été l'un des mois les plus meurtriers pour l'armée américaine depuis l'invasion de mars 2003, avec plus de 100 soldats tués et une évaluation militaire confidentielle dit que le pays s'est rapproché du "chaos" durant le ramadan.
En outre, les gouvernements irakien et américain ne sont pas parvenus à occulter les discordes croissantes sur la meilleure manière de mener le pays. "Nous ne pouvons pas continuer dans cette direction qui s'est révélée catastrophique. Et donc, nous disons au président (George W. Bush): M. le Président, il nous faut une nouvelle politique sur l'Irak. Travaillons ensemble pour trouver une solution. La campagne électorale est terminée. Les démocrates sont prêts à prendre le commandement", a lancé Mme Pelosi.
"Le président Bush doit écouter, il nous faut changer de cap en Irak", a renchéri le sénateur Harry Reid, qui pourrait présider la chambre haute si les démocrates parviennent à y remporter la majorité.
George W. Bush a continuellement fustigé les démocrates qui, selon lui, n'ont pas de "plan pour la victoire" dans ce pays.
"Nos braves combattants, nous les soutenons à 100%", a souligné le sénateur Reid, mais "eux, ils réclament le changement", a-t-il martelé, faisant allusion à un éditorial des journaux militaires du groupe Gannett, qui réclamait récemment le départ du ministre de la défense, Donald Rumsfeld.
Une demande à laquelle le président Bush a, jusqu'à présent, toujours fait la sourde oreille. Il a même récemment assuré que son ministre de la défense tout comme le vice-président Dick Cheney, un fervent partisan de l'invasion controversée, resteront jusqu'à la fin de son second mandat en 2008.
"Les Américains ont vu et finalement compris que ce que nous sommes en train de faire en Irak ne fonctionne pas et qu'il nous faut à tout prix changer de cap", a déclaré Rahm Emanuel, un parlementaire démocrate qui a aidé à forger la stratégie victorieuse du parti.
Le président du parti démocrate, Howard Dean, a jugé que les électeurs ont donné un clair mandat aux élus, "un mandat pour faire les choses autrement en Irak".
Mais la majorité à la chambre des représentants, voire même le contrôle du Congrès, ne confèrent pas de véritable marge de manoeuvre au parti démocrate, la conduite de la guerre étant l'affaire de l'exécutif.
Le seul outil à la disposition de la nouvelle majorité est une meilleure supervision des opérations militaires par le biais de commissions d'enquête.
Les démocrates sont divisés sur la meilleure stratégie à adopter entre les partisans d'un retrait progressif et ceux qui sont en faveur d'un redéploiement de troupes en-dehors des frontières irakiennes.
Sources AFP
Posté par Adriana Evangelizt