Pour ou contre Bush

Publié le par Adriana Evangelizt

Pour ou contre Bush

 


A la moitié du mandat du président américain, le renouvellement total de la Chambre des représentants et du tiers du Sénat est traditionnellement l'occasion de mesurer la popularité de l'administration en place. Cette année, les élections de midterm se transforment en véritable référendum pour ou contre la politique de George W. Bush. Les sondages laissent présager une défaite des Républicains à la Chambre et un résultat très serré au Sénat, où le Grand Old Party pourrait perdre la majorité.

Si le seul thème qui intéresse les électeurs était l'Irak, la cause serait entendue. Le soutien à la guerre a fondu au fil des ans, et ce n'est pas la condamnation à mort de Saddam Hussein qui va suffire à rassurer la majorité des Américains sur la sécurité des boys. Les démocrates n'ont pas présenté une alternative politique très convaincante, mais les républicains, qui ont été les plus chauds partisans de l'intervention, sont les premiers à faire les frais de cette stratégie devenue impopulaire. Au scrutin présidentiel de 2004, M. Bush avait convaincu une majorité que la guerre pouvait être gagnée si les Etats-Unis restaient fermes sur les principes. Depuis, la situation n'a cessé de se dégrader.

Dans le domaine économique, les résultats sont mitigés. La croissance s'essouffle, et la classe moyenne constate que ses salaires n'ont pas augmenté depuis six ans. Les allégements fiscaux ont profité pour l'essentiel aux plus hauts revenus, tandis que les inégalités sociales s'aggravaient. L'excédent budgétaire laissé par le démocrate Bill Clinton s'est transformé en déficit, ce qui a été souvent le cas dans le passé avec les administrations républicaines, mais les conservateurs américains n'apprécient guère ce laisser-aller financier, lié en général à une hypertrophie du gouvernement central qu'ils réprouvent.

Reste le thème des valeurs, exploité avec maestria par le candidat Bush, il y a deux ans. Quelques scandales dans les rangs républicains ont terni l'image du parti. Ils pourraient inciter les chrétiens fondamentalistes, qui avaient fourni les gros bataillons des électeurs de M. Bush, à se réfugier dans l'abstention. Il faut cependant rester prudent. Les considérations locales jouent un rôle important quand les Américains choisissent les représentants et les sénateurs. La campagne très active menée par M. Bush, ces derniers jours, a pu convaincre les hésitants de ne pas lui refuser les moyens de sa politique pour les deux dernières années de son second mandat. Car le président joue gros.

Un renversement de la majorité au Congrès n'entraînerait pas ipso facto un changement d'orientation, mais il obligerait la Maison Blanche à tenir compte des critiques que suscitent l'occupation de l'Irak et ce que M. Bush appelle la "guerre contre le terrorisme".

Sources :
Le Monde

Posté par Adriana Evangelizt

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