La nouvelle stratégie de Bush essuie un revers cuisant au Sénat

Publié le par Adriana Evangelizt

Irak: la nouvelle stratégie de Bush essuie

un revers cuisant au Sénat américain


Le président américain George W. Bush a essuyé mercredi un cuisant revers au Congrès, où la commission des Affaires étrangères du Sénat a adopté un projet de résolution jugeant sa nouvelle stratégie pour l'Irak "contraire à l'intérêt national" des Etats-Unis.

Au lendemain de l'appel du président à laisser une chance au nouveau plan Bush pour l'Irak, prévoyant le déploiement de 21.500 militaires supplémentaires, la commission des Affaires étrangères du Sénat a voté par 12 voix contre 9 un texte symbolique qui pourrait être mis aux voix en séance plénière dès la semaine prochaine.

"En adoptant cette résolution, nous adressons un message aux Américains leur disant que nous les avons entendus", a expliqué la démocrate Barbara Boxer.

Le vice-président Dick Cheney a toutefois minimisé l'importance du vote: "cela ne nous arrêtera pas", a-t-il dit sur CNN, estimant le texte "nuisible du point de vue des troupes", qui ont commencé à accueillir les premiers éléments du renfort annoncé il y a deux semaines.

Le vote de la commission, avec le soutien du républicain Charles Hagel, pourrait en préfigurer d'autres, car nombre de démocrates réclament que le rejet de la politique irakienne débouche sur un texte susceptible d'entraver concrètement la mise en oeuvre du plan Bush.

Le président de la commission Joseph Biden leur a promis l'examen prochain de textes pouvant "permettre de limiter efficacement et constitutionnellement (l'action) du président", expliquant qu'il préférait privilégier une approche symbolique dans l'intérêt de la rapidité et de la recherche de consensus.

Plusieurs candidats à l'investiture démocrate pour la présidentielle de 2008, y compris les favoris Hillary Clinton et Barack Obama, ont par exemple proposé de plafonner les effectifs militaires à leur niveau du début de l'année, sauf autorisation explicite du Congrès. Une proposition en ce sens a été rejetée en commission.

Reste que le texte de mercredi, déjà assuré du soutien d'au moins deux sénateurs du parti républicain du président Bush, est pour lui un affront personnel.

"Notre pays est engagé dans une nouvelle stratégie en Irak, et je vous demande de lui donner une chance de fonctionner", avait déclaré M. Bush mardi soir.

En dépit de ce plaidoyer, la défiance généralisée est flagrante.

"Je partage beaucoup des inquiétudes" exprimées dans le texte mis aux voix, a ainsi déclaré l'ex-président républicain de la commission Richard Lugar, "je ne suis pas convaincu que le plan du président Bush réussisse".

"Après une réunion de trois heures avec de hauts responsables du renseignement, trois entretiens à la Maison Blanche et plusieurs auditions, je suis encore plus sceptique maintenant qu'avant sur l'impact (du plan Bush) sur notre sécurité nationale", a renchéri le républicain George Voinovich.

Lundi, l'ex-président de la commission des forces armées John Warner était allé jusqu'à présenter sa propre résolution pour exprimer le "désaccord" du Sénat.

Des négociations sont en cours pour harmoniser son texte avec celui de la commission avant leur examen en séance plénière, l'état-major démocrate souhaitant rassembler le maximum de soutiens pour mieux se faire entendre par la Maison Blanche.

C'est tout sauf certain.

Avant même que M. Cheney s'exprime mercredi, la Maison Blanche avait indiqué la semaine dernière qu'elle n'entendait tenir aucun compte d'une résolution parlementaire non contraignante.

Mercredi, la porte-parole Dana Perino a continué à défendre la stratégie présidentielle, assurant qu'elle est aussi exigeante envers les Irakiens que le réclament les critiques: "nous nous assurerons que les Irakiens font leur part du boulot, qu'ils mettent leurs troupes sur pied et qu'ils progressent avec la loi sur le pétrole et les autres critères que nous avons établis - nous suivons les choses de près", a-t-elle assuré.

Sources AFP

Posté par Adriana Evangelizt

Publié dans BUSH

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article