Le courant Moqtada Sadr va se retireer du gouvernement

Irak: le courant de Moqtada Sadr annonce qu'il va se retirer du gouvernement

Le mouvement du dirigeant chiite radical Moqtada Sadr va quitter lundi le gouvernement irakien pour protester contre des propos du Premier ministre écartant un calendrier de retrait des troupes américaines, a annoncé dimanche un député du groupe.

Parallèlement, la violence n'a pas connu de répit, plus de cinquante personnes ayant péri dans des attentats et des attaques à travers le pays.

"Nous annoncerons notre retrait du gouvernement demain (lundi)", a déclaré à l'AFP le député Saleh Hassan Issa al-Ighaili, ajoutant néanmoins que le mouvement continuera à participer aux séances du Parlement.

Moqtada Sadr, dont le mouvement a six ministères au gouvernement d'union nationale et 32 députés sur 275 au Parlement, avait menacé jeudi de se retirer du gouvernement après des déclarations du Premier ministre Nouri al-Maliki qui avait écarté l'idée d'établir un calendrier de retrait des troupes américaines.

M. Maliki, en tournée en Asie, avait affirmé mardi: "Nous ne voyons pas l'utilité d'un calendrier de retrait, car nous travaillons aussi vite que possible. Nous pensons que ce qui déterminera le départ des forces multinationales, ce seront les réussites et les victoires que nous arriverons à obtenir sur le terrain et non un calendrier".

Le mouvement de M. Sadr avait déjà boycotté durant deux mois, du 29 novembre à fin janvier, le gouvernement pour protester contre une rencontre entre M. Maliki et le président américain George W. Bush en Jordanie.

Le 9 avril, jour anniversaire de la chute de l'ancien régime de Saddam Hussein, une importante manifestation anti-américaine organisée par les partisans de Sadr a mobilisé des milliers de personnes dans la ville sainte chiite de Najaf, au sud de Bagdad.

Le député Ighaili a aussi accusé le gouvernement de n'avoir pas réussi à assurer les services de base au peuple irakien.

Sur le terrain, les violences ont fait plus de 50 morts dimanche, dont 45 dans une série d'attentats à Bagdad, tandis que deux hélicoptères britanniques se sont écrasés près de la capitale irakienne, tuant deux personnes, à la suite d'une collision accidentelle.

Dix-huit personnes ont été tuées dans un double attentat à la voiture piégée à Bagdad. Quelques heures plus tard, l'explosion d'un bus piégé au bord d'une route très commerçante de Karrada, un quartier du centre de la capitale, a fait 11 morts et 18 blessés, selon des sources de sécurité.

Dans la matinée, deux voitures piégées ont explosé dans le quartier d'Al-Chourta à Bagdad, la première près d'un restaurant et la seconde sur un marché. Ce double attentat a tué dix hommes, cinq femmes et trois enfants.

Dans le nord de la capitale, un kamikaze s'est fait exploser dans un minibus, faisant six morts et dix blessés.

Les autorités américaines et irakiennes peinent à enrayer le cycle de la violence en dépit du plan de sécurisation lancé le 14 février, qui prévoit notamment l'arrivée de 30.000 soldats américains supplémentaires en Irak et le déploiement de 90.000 soldats irakiens et américains d'ici juin à Bagdad.

Au nord de Bagdad, deux hélicoptères britanniques se sont écrasés accidentellement dans la matinée, faisant deux morts et quatre blessés, dont un grièvement, "tous des soldats britanniques", a précisé à Londres le ministre britannique de la Défense, Des Browne.

"Deux hélicoptères Puma se sont écrasés au nord de Bagdad. Ils assuraient tous les deux des vols opérationnels de routine à ce moment-là", a expliqué le ministre à Londres.

"Les informations dont je dispose indiquent qu'il s'agit d'un accident et non d'une attaque. Il y aura bien sûr une enquête sur les causes précises", a-t-il ajouté.

L'armée américaine a pour sa part annoncé la mort de trois soldats au combat, un dimanche et deux samedi, portant à 42 le nombre des pertes américaines en Irak en avril.

Sources 20 mn

Posté par Adriana Evangelizt