Des Irakiens accablés à la recherche de leurs proches tués à Bagdad

Publié le par Adriana Evangelizt

Pauvres Irakiens. Pauvres d'eux. Et comme nous maudissons la peste noire qui continue de verser le sang pour assouvir ses ambitions. On ne nous fera certainement pas croire que ce sont les Irakiens qui perpètrent ces crimes horribles alors qu'ils ne peuvent pas faire un pas sans être victimes de fouilles, d'humiliations et de restrictions. On reconnait là la même patte qui a assassiné Hariri. Un immense cratère de deux mètres prouve que les assassins ont mis le paquet. Comment une voiture bourrée d'explosifs aurait réussi à franchir tous les barrages et points de contrôle ? Pourquoi ces attentats ont lieu dans le quartier de Sadr City ? Il y a des criminels non irakiens qui se défoulent pour mettre la pression sur Bush pour qu'il attaque l'Iran. C'est une certitude. On voit-là les "petites mains" de la Bête à l'oeuvre.

Des Irakiens accablés à la recherche de leurs proches tués à Bagdad



Un Irakien pleure sur le cercueil de son frère tué dans l'attentat d'Al-Sadriyah, le 19 avril 2007 à Bagdad

Des Irakiens accablés se rendaient jeudi dans les morgues d'hôpitaux à Bagdad, au lendemain d'une vague d'attentats à la voiture piégée qui ont fait 190 morts, minant la crédibilité du plan américain de sécurisation de la capitale irakienne.

L'attentat le plus sanglant a fait au moins 140 morts sur le marché d'Al-Sadriyah, un secteur à majorité chiite, où des habitants souvent abasourdis tentaient de réconforter les parents des victimes.

Quelque 200 membres de familles endeuillées tentaient de retenir leurs larmes et leur colère à la morgue de l'hôpital Imam Ali de Sadr city, la grande banlieue chiite de Bagdad .

Certains ne pouvaient pas reconnaître leurs proches carbonisés ou déchiquetés par l'explosion d'une voiture piégée.

"Oh mon Dieu, pourquoi tout ça?", criait un homme en regardant des corps. D'autres personnes n'étaient pas sûres que les corps qu'on leur montrait étaient bien ceux de leur famille. "Nous allons l'inhumer même si ce n'était pas notre fils", lâchait le frère d'Ali Mohammed, décédé dans l'attentat.

Sur une avenue proche du lieu de l'explosion, une bonne dizaine d'hommes souvent âgés se rassemblait autour d'un vieux monsieur assis à même le sol, pleurant l'un de ses fils tué dans l'attentat.




Un Irakien porte un enfant blessé dans un hôpital de Bagdad le 18 avril 2007

Sur les colonnes d'un immeuble situé dans la rue Al-Kifa, un peu plus loin, des gens accrochaient des affiches portant des noms de victimes.

"Remercions Dieu de nous avoir préservés", répétaient des habitants d'Al-Sadriyah.

"Où était la police? Où était l'armée?", lançait Abu Adnan, 65 ans. "N'ont-ils pas vu la voiture (piégée) passer à travers leur point de contrôle", se demandait-il.

Peu après l'attentat, mercredi, des gens en colère avaient commencé à crier "A bas Maliki!" (le Premier ministre Nouri al-Maliki) et "Où est le plan de sécurité?"

Lancé le 14 février, le plan de sécurisation de Bagdad prévoit notamment le déploiement de 90.000 soldats américains et irakiens d'ici à juin pour tenter de juguler les violences, qui ont fait encore trois morts dans des attaques au mortier dans la nuit de mercredi à jeudi dans la capitale.

"Ce qui s'est passé à Sadriyah et Karrada (deux quartiers à majorité chiite, ndlr) prouve que le plan de sécurité n'est pas dirigé contre ceux qui sont derrière la vraie terreur", a estimé jeudi Saleh Hassan Issa Al-Igaili, membre du groupe parlementaire du leader radical chiite Moqtada Sadr.

L'attentat sur le marché d'Al-Sadriyah est le plus sanglant dans la capitale depuis le début de l'année. Un autre attentat à la voiture piégée à Karrada, dans le centre de Bagdad, a fait 11 morts.


Des Irakiens sur le site d'un attentat à la voiture piégée dans le quartier de al-Sadriyah à Bagdad, le 18 avril 2007

"Il y a une importante violation du plan de sécurité", a déclaré le député Naseer al-Ani, membre du Parti islamique irakien, soulignant que c'était la troisième fois que le quartier de Sadriyah était la cible d'attaques.

Le 3 février, un attentat suicide au camion piégé avait déjà fait 130 morts.

Pour sa part, le Premier ministre, un chiite, avait réagi mercredi soir en accusant les "vampires takfiri" (extrémistes sunnites) d'être responsables de l'attentat le plus sanglant qui rappelle les "massacres et le génocide commis par l'ancienne dictature" du président déchu Saddam Hussein.

En tournée dans la région, le secrétaire américain à la Défense Robert Gates avait déclaré mercredi depuis Tel-Aviv que les Etats-Unis étaient déterminés à aller de l'avant dans le plan de sécurisation.

Un expert à la Brookings Institution interrogé à Washington a souligné qu'il n'y aurait jamais assez de forces de sécurité pour passer au peigne fin les rues et dénicher les explosifs dans les véhicules servant pour les attentats suicide.

Sources AFP

Posté par Adriana Evangelizt

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