FALLOUDJA : GUERRE TOTALE CONTRE L'ISLAM ?

Publié le par Adriana Evangelizt

Falloudja : guerre totale contre l’islam ?

 

par Hani Ramadan

Directeur du Centre Islamique de Genève

Une image vaut parfois mille mots...

 

L’image d’un soldat américain tirant à bout portant sur un blessé irakien, accompagnée du discours méprisant de l’assassin : « ce salopard fait semblant d’être mort », nous renvoie aux souvenirs odieux du scandale de la prison d’Abou Ghraïb. Les faits montrent hélas qu’il ne s’agit pas d’un cas isolé, et cela confirme l’information largement diffusée dans les chaînes et les médias arabes : après avoir bombardé sans pitié Falloudja, il fallait nettoyer la ville pour effacer les témoignages accablants sur les méthodes employées. Le scandale se poursuit donc au vu et au su de tous. Et là encore, ce qui nous est caché est plus horrible que tout ce que nous pouvons voir.

Peut-on ainsi agresser un pays de façon totalement illégitime au niveau du droit international, puis prétendre que ses résistants sont des rebelles, et être largement relayé par la presse et les médias dans ces allégations mensongères ? Peut-on torturer, tuer et piller le bien d’une population martyrisée dont la seule erreur est de posséder en grande quantité des réserves de pétrole ? Peut-on être réélu, et désigner à nouveau un faucon à la tête de la diplomatie américaine responsable de tant de crimes ? Oui, cela est tout à fait possible aujourd’hui, malgré notre prétention à plus de justice. A condition que la population agressée soit musulmane.

Peut-on détruire des villes et des villages en Tchétchénie, et massacrer en l’espace d’une décennie un quart de la population vivant dans cette région, et continuer à considérer que ceux qui prennent les armes pour se défendre sont des bandits ? Peut-on estimer que le chef d’Etat qui ordonne de telles atrocités demeure cependant une personne respectable et respectée, reçue dans le monde dit civilisé comme un haut représentant de la nouvelle Russie ? Oui, à condition que la population agressée soit musulmane.

Peut-on mépriser le plus ouvertement du monde les résolutions de l’ONU, refuser toute idée concrète de partition en Palestine, imposer une politique de colonisation progressive, nier le droit de millions de réfugiés, exclure du destin de Jérusalem les voix du christianisme et de l’islam, porter au pouvoir un homme dont le passé est fait de crimes de guerre, et poursuivre une politique de domination visant à humilier un peuple ? Oui, à condition que ce peuple soit composé en majorité de musulmans.

Tout se passe comme si le sang des musulmans n’avait aucune espèce de valeur, et comme si les soldats qui ont mission de tuer devaient exécrer une race inférieure.
S’agit-il dès lors d’une guerre totale qui est menée contre l’islam sur plusieurs fronts ? La question se pose d’autant plus que le prétexte avancé du terrorisme est de moins en moins crédible, et que les visées messianiques de Bush, teintées d’un manichéisme hollywoodien qui autorise toutes les manipulations médiatiques, se révèlent au grand jour.

Sources : Centre Islamique de Genève

Posté par Adriana EVANGELIZT

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